Auteur d'une belle percée à la tête de son club, l'Etoile Sportive de Métlaoui, Mohamed Kouki avoue qu'il ne perd aucune occasion de se recycler. Et pas forcément dans les stages devenus une denrée rare, mais également à travers l'instrument d'Internet et les travaux de recherche «Le football n'est pas une science exacte. Il est en perpétuelle évolution. Voilà pourquoi le recyclage et l'échange sont très importants. C'est un travail qui se fait au quotidien puisqu'on ne doit pas attendre que la direction technique nationale invite un instructeur. Au contraire: un entraîneur passionné peut se documenter par sa propre initiative. Chaque mois, par exemple, la Fédération internationale (Fifa) publie des études fort intéressantes. Avec la mondialisation, le technicien peut trouver l'information à portée de main. Bien entendu, il est préférable de bénéficier de l'échange assuré par le biais des stages de recyclage. Mais il n'est pas nécessaire d'aller passer un mois ou deux à Chelsea, à Barcelone, à Milan ou au Bayern. Il n' y a pas de copier-coller. Nous avons notre mentalité propre, nos stades présentant des caractéristiques déterminées. J'insiste surtout sur la qualité du recyclage. L'entraîneur doit avoir le souci constant de chercher l'information par lui-même. A la base, il y a la passion. «Le don et la formation» «Personnellement, je suis passé par le circuit de l'Institut supérieur du sport et de l'éducation physique (Issep, ex-Ineps) où j'ai eu comme encadreur de mémoire de fin d'études Mourad Maâouia. Les Mahmoud Bacha, Hassen Malouche, Mohamed Jouirou et Mohamed Salah Benzarti ont également aidé à former des générations d'entraîneurs. J'ai aussi beaucoup appris auprès de Boubaker Hannachi qui est un parent. La formation de base est indispensable. Le diplôme compte pour beaucoup, il y a un niveau d'instruction à respecter. Pour maîtriser des aspects aussi différents que la physiologie, la biologie, la pédagogie, les micro-cycles qu'est amené à établir le technicien, il lui faut au départ des instruments incontournables. Dans mon effectif, à Métlaoui, je compte plusieurs joueurs qui ont une licence : Houssem Slimène en physique, Achraf Zouaghi en éducation physique et sportive... Pourtant, il faut admettre que cela peut s'avérer insuffisant. Combien d'instructeurs et entraîneurs au niveau d'instruction respectable ont échoué à l'épreuve de ce métier ingrat parce qu'ils n'ont pas le savoir-faire, l'instinct... Il faut aussi le don. L'entraîneur tunisien est compétent et très apprécié en Afrique et dans le monde arabe. La maîtrise de la langue française nous a beaucoup aidés à nous inspirer de ce qui se fait en Europe.»