Par Fredrik FLOREN* L'égalité des sexes est en nette progression dans le monde entier. L'accès des femmes au marché du travail, leur représentation en politique ou encore la scolarisation des filles ont connu des avancées considérables. Au-delà des principes, il est également parfaitement logique que de pareils progrès soient accomplis étant donné que la contribution des femmes au développement économique et social est primordiale. Pourtant, dans plusieurs régions du monde, des femmes et des filles sont encore privées de leurs droits fondamentaux et sont victimes de différentes formes de violence. Ces injustices constituent une menace importante pour la paix, la sécurité et le développement. La Suède souhaite mettre un terme à ces discriminations en menant une politique étrangère féministe qui veille à ce que les femmes et les hommes aient le même pouvoir de façonner la société ainsi que leur propre vie. Cette politique s'articule autour de trois axes fondamentaux qui sont les 3 R : rights (droits), représentation (représentation) et ressources. - Rights: sur le plan mondial, les droits humains des femmes et des filles sont quotidiennement bafoués. Leur garantir la pleine jouissance de leurs droits doit devenir une réalité, notamment en luttant contre toutes les formes de violence et de discrimination qui restreignent leur liberté d'action. - Représentation: la participation égale des femmes et leur influence dans le processus décisionnel doivent être encouragées à tous les niveaux et dans tous les domaines de la société, - Ressources : les femmes et les filles sont souvent privées de leurs droits sociaux ou économiques, y compris l'accès et le contrôle des ressources économiques, une éducation de qualité, la terre, les droits de succession, le travail productif et l'équité salariale. Les ressources doivent être réparties autrement pour promouvoir l'égalité des droits et des chances. Bien que l'intégration d'une perspective genre soit quasi systématique à tous les domaines de la politique suédoise, nous sommes conscients des défis qui nous restent à relever pour parvenir au plein respect des droits des femmes et des filles. Encore aujourd'hui en Suède, beaucoup de femmes sont victimes d'abus sexuels malgré les nombreuses années passées à combattre ce fléau. De plus, une étude récente a révélé qu'en Suède, les inégalités salariales entre hommes et femmes pour un même poste sont élevées, ce qui est inacceptable. Il y a quelques jours, la Suède a coorganisé avec la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark la conférence internationale « She decides » dont l'objectif était d'accroître le soutien financier et politique aux droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles. Au terme de la conférence, 181 million d'euros ont été récoltés par 50 pays. La Tunisie faisait partie des pays participants en sa qualité de pionnière des droits des femmes dans le monde arabe. Les femmes tunisiennes jouent un rôle majeur dans le processus de transition démocratique. Aussi bien dans la vie politique que dans la vie publique, leur contribution est très remarquable. Elles représentent un maillon essentiel de la prospérité du pays. Malgré ce statut unique dans la région, les femmes tunisiennes continuent à subir des discriminations et des violences. L'engagement de la Tunisie envers le respect des droits de l'homme et la parité ne fait qu'encourager la Suède à vouloir continuer à être un partenaire de ce changement. Outre la protection de l'environnement, l'égalité entre les sexes représente l'un des défis les plus importants de notre époque. Aujourd'hui, en célébrant la Journée internationale de la femme, il est crucial que nous, notamment les hommes, réfléchissions à notre propre comportement et à la manière avec laquelle nous pourrions aboutir à une société où tout le monde, indépendamment de son sexe, sera traité de manière égale et accédera aux mêmes opportunités. Il ne s'agit pas seulement de justice, mais simplement de logique. *(Ambassadeur de Suède en Tunisie)