Coup d'envoi des travaux dans un an ! De l'avis des observateurs, l'ouvrage en question est le plus grandiose et le plus colossal dans les annales du pays de par son plan architectural, les techniques de pointe de construction envisagées, ses atouts esthétiques, l'énormité de son coût et surtout son impact socioéconomique incommensurable. L'édifice si rêvé de tous fera la fierté de la Tunisie. Les larges voies (au nombre de quatre) serpenteront à loisir à travers la rive sud de Bizerte sur une distance de sept kilomètres et surplomberont le canal entre les deux rives sans empiéter sur la navigation maritime, quel que soit le gabarit du navire. L'entame des travaux sera opérée d'ici un an. L'édification de l'ouvrage prendra quatre ans. Elle coûtera la rondelette somme de 600 millions de dinars ! Détails. On n'a cessé depuis belle lurette de parler du nouveau pont de Bizerte qui tirera l'épine du pied des habitants de Bizerte en particulier. Une épine qui a tant fait mal. Ceux-ci ayant longtemps vécu auparavant au rythme de l'exaspérante navette du fameux bac qui traverse à longueur de journée le canal et de la descente du pont mobile qui a, lui aussi, longtemps fait des siennes. Immobilisant, chaque jour, pendant plusieurs minutes les conducteurs. Ceux qui n'ont pas assez de patience pour vivre ce calvaire, en raison du goulot d'étranglement, préfèrent souvent, la mort dans l'âme, faire le détour, via Menzel Bourguiba. Cela, non sans en payer l'indispensable rançon : perte de temps et de supplément de carburant. A toute question, une réponse Qu'en est-il de ce projet colossal ? En quoi consiste-t-il ? Quelles sont ses caractéristiques ? Quand est-ce que le premier cortège de véhicules défilera allègrement pour nous dire «bonjour!» du haut de ce pont... A toutes ces questions, l'on a veillé à obtenir des réponses claires et précises auprès de la Direction générale des ponts et chaussées relevant du ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire. Etudes gratis... et taux de crédits préférentiel Ce qui mérite d'être dit d'emblée, c'est que toutes les études afférentes à ce projet ont été réalisées à titre gracieux. Ce sont les responsables de la Banque européenne d'investissement qui nous ont fait ce geste bienveillant, à travers un don de deux millions deux cents euros. Maintenant que les diverses études techniques ayant démarré en 2013 ont été finalisées, on nous dit que l'ensemble du projet coûtera à peu près six cents millions de dinars. Il sera financé par des crédits consentis, conjointement par la Banque africaine de développement et la Banque européenne d'investissement à un taux considéré préférentiel. Ces fonds seront remboursables sur 25 à 30 ans. Deux variantes ont principalement émergé de la somme de formules examinées: la voie souterraine et la voie aérienne. Et c'est, en fin de compte, la dernière variante qui a été définitivement retenue pour moult raisons. Selon le directeur général des ponts et chaussées. M. Slah Zouabi, quatre bonnes raisons sont essentiellement derrière cette option. Un «non» amplement justifié La première est d'ordre financier : puisque le tunnel aurait coûté, au bas mot, quatre fois plus que le viaduc ! La deuxième est en rapport avec le coût faramineux de l'entretien de la variante aérienne. La troisième et, bien sûr, non des moindres, est liée aux dégâts qu'aurait eu à subir la zone à travers laquelle aurait à transiter le tunnel. Et, dans cette hypothèse,il aurait fallu raser les groupements urbains situés sur la trajectoire de la voie souterraine. Et bien des familles auraient eu du mal à se faire reloger... La quatrième raison est d'ordre sécuritaire. Puisque, malgré toutes les précautions techniques prises à travers le monde, de tels tunnels n'ont guère été à l'abri des mauvaises surprises pour ne pas dire des catastrophes. La rengaine foncière Il est à souligner, en outre, que les terrains concernés par le projet de réalisation du viaduc ont été jusqu'ici répertoriés. L'enquête foncière a permis d'identifier les différentes limites des terrains à traverser, de connaître leurs immatriculation foncières éventuelles et d'en identifier les propriétaires. Cela, avant d'entamer les procédures judiciaires afférentes aux expropriations pour cause d'utilité publique. A cet égard, on nous a annoncé que les expertises afférentes aux estimations des dédommagements ont été déjà entamées. La superficie à acquérir pour les besoins de la cause, s'élèvera à 814.000 m2, soit 81,4 ha, comprenant 307 parcelles. Cent douze d'entre elles sont reconnues comme étant des propriétés de l'Etat. Les appels d'offres pour bientôt On nous précise, en outre, que le recensement effectué a permis d'établir qu'un certain nombre de propriétés considérées prétendument privées, se sont avérées des propriétés de l'Etat. Ce cas concerne 112 parcelles (étatiques), sur un ensemble de 307 titres fonciers privés. Quant aux procédures des appels d'offres afférentes à l'exécution des travaux, elles seront lancées d'ici au mois de juillet prochain. Tandis que les bureaux de supervision et de contrôle des travaux seront connus à partir du mois prochain.