Le projet du pont Radès - La Goulette est en cours d'achèvement. Il ne reste pratiquement que les travaux de finition. Ces finitions concernent l'éclairage et la signalisation. L'aménagement des espaces verts sera entamé fin mars prochain et nous sommes en train de choisir l'entreprise maître d'œuvre», c'est ce que nous confirme Mr Ghazi Chérif, directeur de l'unité de réalisation du pont Radès-La Goulette. Il poursuit : «cette voie express sera exploitable avant mars prochain. Un ouvrage, premier du genre en Tunisie, assurera à la capitale une dimension esthétique digne des grandes métropoles nord- méditerranéennes.» Pour Mr chérif, comme pour les usagers de cette toute nouvelle voie, cet ouvrage massif et imposant, visible sur un rayon de 10 km, aura une très grande attraction. Il assurera «une dynamique d'une ampleur peu commune», insiste-t-il. Cette nouvelle voie rapprochera d'une façon très remarquable les deux banlieues. Savoir-faire tunisien Ainsi, les poids lourds et les petites cylindrées passeront de la Goulette à la cité Ennour (Radès) en moins de dix minutes. D'autres projets sont également en cours d'étude, il s'agit en premier lieu d'un dédoublement du tronçon reliant la fin de l'intersection communale sud et la nouvelle structure, en passant par le port de Radès. L'ouvrage participera à la décongestion du centre- ville de Tunis puisque tous les départs de la banlieue sud pourront s'acheminer vers Bizerte directement sans être obligé de traverser le centre-ville de Tunis. "Ce pont évitera à ses emprunteurs le calvaire des embouteillages, leur facture de carburants sera significativement allégée et les habitants de la capitale auront à supporter beaucoup moins toute la pollution sonore qui existait auparavant". Une multitude de raisons qui amènent Mr Chérif à souligner la portée du pont qui, selon lui, reste énorme, "car elle offrira aux usagers un confort psychologique, sans précédent". Le pont accueillera environ 30.000 véhicules par jour. "Il sera emprunté par les poids lourds à hauteur de 15 à 20%, alors qu'en général, ce type de véhicules ne représente que 8 à 10% du trafic". déclare Mr Chérif. Il assure, par ailleurs, que cette route, qui garantira la fluidité et le gain de temps, ne sera pas celle où l'on pourrait faire de la vitesse, elle sera limitée à 50 km par heure et ira jusqu'à 40 km/h pour les déviations ... Ainsi, la signalisation sera renforcée plus que d'habitude, aussi bien au niveau vertical qu'horizontal. La voie sera placée sous surveillance vidéo 24 h/24. Grande technicité Pour ce qui est de l'avenir du fameux bac, seule liaison possible entre les deux rives auparavant, Mr Chérif nous assure que, dès l'ouverture du pont, ses activités seront aussitôt arrêtées. Les bacs, appartenant au ministère du transport seront transférés vers l'île de Djerba. D'autre part, il est à signaler que les transports en commun entre les deux banlieues seront probablement renforcés par la Transtu et des lignes de bus pourront ainsi voir le jour avec des lignes spéciales pour le personnel des structures portuaires. Mr Chérif précise dans ce sens que le viaduc sera interdit aux piétons, aux vélos et aux motocycles pour des raisons de sécurité. Le pont de Radès-la-Goulette est une importante opération à caractère international, qui présente beaucoup de spécificités techniques et beaucoup de technicité, (terrain vase et argile avec des fondations de grande profondeur (80 mètres), des câbles haubanés et leur ancrage dans les pilons, les méthodes d'exécution modernes et variées, système de surveillance structurel continu du pont dont la position a été élaborée avec la collaboration de l'Ecole polytechnique de la Marsa dans le cadre de projets de fin d'études. Construit dans le cadre de la coopération entre le Japon et la Tunisie, il bénéficie du financement de banques japonaises. Le maître d'œuvre, qui est à l'origine de la participation du Sétra, est un groupement de bureaux d'études japonais et tunisiens : Nippon Koei, PCI, Scet et Studi. Il est construit par des entreprises japonaises (Taisei et Kajima), tunisiennes, égyptiennes (Arab Contractors) et françaises (VSL) et bénéficie du concours de plusieurs bureaux d'études français (Setec, Ingérop, JMI, Sétra). Cet ouvrage en béton à trois travées et deux fois deux voies, franchit le canal de navigation du port de Tunis. Avec sa hauteur variable, ses deux petits pylônes et ses haubans, il constitue la partie la plus spectaculaire d'un long viaduc comportant également deux ouvrages d'accès (au nord, des caissons courbes multiples coulés sur cintre, au sud un pont à poutres préfabriquées précontraintes).