Les terroristes reviennent à la charge à Kébili-Sud en tuant le policier Moudhaffar Ben Ali. Du côté des forces de sécurité, la veille est toujours à l'ordre du jour, le but étant de renforcer les réussites déjà enregistrées en matière d'éradication de l'hydre terroriste Dans la nuit de samedi à dimanche, les terroristes ont frappé, de nouveau, à Kébili-Sud, faisant un nouveau martyr, le policier Moudhaffar Ben Ali. La patrouille policière stationnée près d'un bureau de poste à Jenoura (Kébili-Sud) attaquée par quatre terroristes à bord de deux motos a réussi à tuer deux terroristes, à blesser un autre, alors que le quatrième est toujours en fuite. Hier, le ministre de l'Intérieur, Hédi Majdoub, s'est déplacé sur place et a assisté aux obsèques du martyr accompagné à sa dernière demeure par une grande foule de citoyens qui ont organisé une marche au cours de laquelle ils ont dénoncé l'acte terroriste lâche et réaffirmé leur mobilisation contre les semeurs de mort ainsi que leur engagement à protéger les forces armées et de sécurité intérieure dont les sacrifices et la veille continue montrent que l'éradication du cancer terroriste est toujours à l'ordre du jour. La conviction selon laquelle «les terroristes sont toujours parmi nous dans les villes et pas uniquement dans les montagnes de Semmama ou Chaâmbi est désormais partagée aussi bien par les citoyens, les forces de sécurité que les experts», comme le confie à La Presse Badra Gaâloul, présidente du Centre international des études stratégiques, sécuritaires et militaires. L'expérience du terrain, déterminante Elle précise: «Les terroristes sont toujours dans nos villes. Et à chaque moment où le terrain leur offre la possibilité de tuer, ils frappent. L'opération terroriste perpétrée samedi soir s'inscrit dans ce qu'on appelle l'initiative libre accordée par les chefs daéchistes à leurs acolytes. Elle consiste à ce que les terroristes des cellules dormantes prennent l'initiative par elles-mêmes et sans référer à leur direction pour commettre un acte terroriste à n'importe quel moment quand elles jugent que les conditions leur permettent de tuer et de s'enfuir et même d'attaquer la maison d'une veuve pour s'approvisionner en denrées alimentaires. L'initiative libre se résume en l'ordre suivant : «Frappez partout où vous le pouvez». Badra Gaâloul tient à saluer les réussites réalisées par les forces de sécurité en matière de dévoilement «de plusieurs opérations terroristes déjouées à temps. Toutefois, les menaces existent et elles sont très sérieuses. Elles visent essentiellement les sécuritaires et les membres de la brigade antiterroriste. Et l'opération terroriste de samedi ne peut en aucune manière remettre en cause les réussites déjà accomplies. Nos forces de sécurité ont acquis une grande expérience de terrain soutenue, il faut le souligner, par une discrétion médiatique remarquable, laquelle discrétion montre qu'on a opté pour l'approche qu'il faut en matière de lutte contre les terroristes». «Il est indispensable que la mobilisation et la veille demeurent de mise, conclut la présidente du Centre, et tirer profit aussi de ce qui se passe sur la scène internationale où ce qu'on appelle l'islam politique vit des moments très durs. Désavoués par les Américains et mis à l'index par les Européens, les sympathisants de l'Islam politique font, ces dernières semaines, profil bas, y compris en Tunisie où certains multiplient les déclarations apaisantes».