Le Centre national du cinéma et de l'image (CNCI) célèbre le 20 mars à 17h00 à la maison de la culture Ibn-Rachiq, la première projection du premier long métrage tunisien Al Fajr. Un hommage sera rendu à son réalisateur Omar Khlifi. Cinquante ans après, Omar Khlifi demeure une référence incontournable dans le cinéma tunisien. Al Fajr, son long métrage, est le premier film de l'histoire de la Tunisie indépendante. Produit en 1966, Al Fajr a fait sa sortie sur les écrans de la salle de cinéma Le Mondial en mars 1967 et constitue, depuis, un grand classique du cinéma tunisien naissant. Né le 16 mars 1934 à Soliman, Omar Khlifi est le doyen des cinéastes tunisiens. Avant Al Fajr, il a réalisé une quinzaine de courts métrages, suivront cinq longs métrages qui formeront l'essentiel de sa filmographie. Réalisateur autodidacte En 1961, il a commencé à réaliser des films amateurs et a fondé avec un groupe de jeunes l'Association pour l'essor artistique du théâtre et du cinéma qui devient plus tard la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (Ftca). Passionné de septième art, il publie en 1970, un livre sur les origines du cinéma tunisien intitulé : « L'Histoire du cinéma en Tunisie » (1896-1970), édité par la Société tunisienne de diffusion (STD). Al Fajr donne le ton de son œuvre. Le film raconte l'histoire de trois jeunes hommes qui rejoignent la lutte pour l'indépendance et y laissent leur vie. A sa sortie, il y a cinquante ans, ce film eut un succès retentissant et lança la carrière du cinéaste qui réalise coup sur coup trois autres longs métrages. Son deuxième long métrage Al Moutamared (1968) met en scène le mouvement de révolte contre l'autorité des beys à la fin du dix-neuvième siècle. Déserteur et rebelle, Salah, le héros du film, dirige cette révolte et meurt son devoir accompli. Dans Fellagas (1970), ce sont les résistants tunisiens et leurs combats contre le protectorat français durant les années cinquante qui y sont relatés. Après cette série de films de lutte pour l'indépendance de la Tunisie, Omar Khlifi réalise Sourakh (1972), l'histoire de Saadia et Selma, deux jeunes femmes écrasées par le carcan des traditions. L'une est violée puis condamnée à mort. L'autre est mariée contre son gré. Dédié à la femme en lutte contre les préjugés, ce film est l'œuvre la plus sociale du cinéaste. Ses livres sur l'histoire de la Tunisie En 1986, Al Tahadi (Le Défi) est le dernier long métrage tourné par Omar Khlifi. Les événements décrits se situent en 1952 et reviennent sur la lutte pour l'indépendance de la Tunisie. Depuis, Omar Khlifi s'est intéressé à l'histoire de la Tunisie. Il publie de nombreux livres d'histoire contemporaine : «Moncef Bey, le roi martyr », éd. MC-Editions, Carthage, 2006, « L'assassinat de Salah Ben Youssef », éd. MC-Editions, Carthage, 2005, « Bizerte. La guerre de Bourguiba », éd. MC-Editions, Carthage, 2001, « Le Changement... pourquoi ? Comment ? », éd. Omar Khlifi, Tunis, 2009.