Le week-end dernier a eu lieu à Tunis un festival intitulé Pour la Libye. Organisé par les Instituts français de Libye et de Tunisie, cet événement culturel a réuni des artistes, mais aussi des chercheurs autour de plusieurs thématiques comme le patrimoine archéologique libyen. Un héritage menacé et qui est largement méconnu. Des peintures rupestres du Tadrart Acacus au théâtre romain de Sabratha, le patrimoine libyen est d'une richesse exceptionnelle. Mais il est aujourd'hui en danger, comme l'explique l'archéologue Khaled El Haddar, conseiller auprès du département des antiquités libyen. «Bien évidemment, le contexte, les conditions de guerre que vit la Libye, et l'instabilité politique se sont reflétés sur le patrimoine archéologique», explique-t-il. En Libye, pas de destructions massives mais un manque de protection des sites antiques et un trafic de pièces archéologiques en pleine expansion. Face à ces menaces, Chiara Dezzi Bardeschi, qui a géré le programme culturel de l'Unesco en Libye, compte sur la mobilisation des populations locales : «Pendant les événements liés à la révolution, beaucoup de sites ont été protégés par les communautés locales et aujourd'hui encore il y a beaucoup de sites qui continuent à avoir une participation et une contribution considérables par des volontaires.» Mais l'instabilité du pays et les divisions qui le minent rendent la tâche difficile. Rappelons que l'année dernière, les cinq sites libyens classés à l'Unesco ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril.