La Tunisie y était présente, comme chaque année, par ses galeries, tant dans la section d'art contemporain que dans celle d'art moderne. Dubaï était, incontestablement, le centre du monde des arts, la semaine dernière. Non seulement du monde arabe, ce que cette plateforme créée il y a onze ans et s'étant magistralement imposée, avait pour ambition de réussir, mais du monde tout court, car artistes, collectionneurs, galeristes, curateurs, musées et fondations du monde entier inscrivent ce rendez-vous, désormais incontournable, dans leur calendrier artistique. L'Afrique, l'Asie, l'Amérique latine viennent y présenter leurs scènes, l'Europe, l'Amérique viennent découvrir ces artistes émergents qui font toute la dynamique, toute l'énergie créatrice et tout l'avenir du monde des arts. 94 galeries venues de 43 pays pour cette édition, sur le seul site de Dubaï Art Fair . Ce qui n'est qu'une part de l'événement, puisqu'en même temps se mobilisent les galeries du hub artistique qu'est devenu El Quoz, et son Alserkal Avenue, zone industrielle désormais livrée aux galeries, ainsi que celles du Dubaï Financial Center, où se concentrent les grandes galeries internationales, mais aussi les maisons de vente, comme Sotheby's ou encore Sikka, le vieux quartier où les galeries présentent des artistes de la région. Tout cela créant une animation et un bouillonnement artistique intense et fascinant. «On peut faire beaucoup en dix ans. Art Dubaï peut capter l'essence-même de la pratique de l'art contemporain dans la région, tout en étant le point de rencontre essentiel pour la communauté artistique internationale», affirme Mirna Ayad, la nouvelle directrice qui a pris en charge la foire cette année, et qui était récemment à Tunis pour rencontrer artistes et galeristes. Chaque année, Dubaï Art Fair met à l'honneur l'art d'un pays : les Philippines l'an passé, l'Amérique latine et l'Afrique les années précédentes. Cette année, c'était l'Iran et une toute nouvelle génération d'artistes qui étaient en vedette avec la participation de six galeries iraniennes, ce qui est fort judicieux quand on sait qu'une grande partie de la population émiratie est d'origine iranienne. Autre nouveauté de la foire qui rencontre un succès certain : l'ouverture, il y a deux ans, d'une section art moderne qui s'est rapidement développée, et qui attire musées et fondations. «Nous avons été pionniers en ouvrant cette section. Dubaï est aujourd'hui la seule place où l'on peut voir les artistes modernes de la région», explique Mirna Ayad. Aussi, n'était-il pas étonnant de voir les musées Pompidou, le Moma, ou la Tate dans les travées des galeries. Autre point fort de cette foire pas comme les autres, les colloques, discussions et débats qui animaient les terrasses, et qui permettaient de rencontrer des artistes, comme Cristo, connu pour «emballer» les monuments, et qui prépare une gigantesque installation dans le désert. Mais aussi les performances et installations aussi étonnantes qu'imprévues, comme cet incroyable dîner orchestré par une artiste libanaise sur le thème des recettes de Salvador Dali, mise en scène gastronomique, onirique et surréaliste autour d'une table inspirée des œuvres du génie, et de douze plats conçus «à la manière de...». La Tunisie était présente comme chaque année à Dubaï Art Fair par ses galeries, tant dans la section d'art contemporain que dans celle d'art moderne. On y remarquait la présence des galeries Selma-Feriani, El Marsa et du Violon Bleu. Les artistes représentés étaient Nja Mahdaoui, Ammar Farhat, Aly Ben Salem et Zoubeïr Turki. Dans les galeries de la ville, on pouvait voir des expositions de Khaled Ben Slimane ou encore de Rym Karoui. Cependant que El Seed occupait une place de choix, puisqu'il était partie prenante de nombreux événements.