Par Jalel MESTIRI On ne sait pas quels profils accorder à la plupart des membres retenus dans la commission chargée de l'élite et des athlètes « médaillables ». La compétence et les aptitudes encore moins. On sait, par contre, qu'il y a de ces membres parachutés et surtout habitués à profiter des athlètes, de leurs performances et de leur image de marque !... Le constat est abrégé, court et laconique, mais toujours au fil de l'actualité : un champion, ça se fabrique. Au lendemain de la célébration de la Journée internationale du sport, l'idée qui nous interpelle tourne forcément autour de la performance. Elle fait appel aux qualités et aux valeurs indémodables et que les champions ne devraient jamais oublier. L'esprit de surpassement, la générosité dans l'effort, mais aussi et surtout le sens du sacrifice. On le sait déjà et c'est une certitude qui ne meurt jamais : pour réussir, il faut le décider à la ‘'naissance''. La réussite du sport tunisien n'émerge pas cependant d'une sorte de miracle de l'instant. Elle est, et elle le sera toujours, l'expression d'une histoire, d'une continuité, mais des fois aussi d'une rupture entre ce qui précède et ce qui se construit. En clair, il serait toujours intéressant de questionner les réussites comme les échecs, de tenter d'en comprendre les ressorts internes, les leviers, les enjeux, la place qu'ils occupent dans les instances qui les conduisent. Quels liens, quelles relations entre les acteurs? Quelles ressources à mobiliser? Quel suivi sportif, mais aussi médical et mental? Quel financement? Quelle spécificité? Quels interlocuteurs? Quel environnement? Si la pression du résultat et le stress inhérent pèsent souvent sur les épaules des sportifs et marquent au quotidien leur parcours, la gestion de leur carrière et des différentes étapes qui devaient les mener à la consécration finale est un axe fort. Il se prépare à long terme et carrément sur un cycle. Le choix relayé dans cette perspective est de donner un sens à tout ce qui devrait faire face à la suffisance, au marginalisme. Il s'agit de savoir en priorité comment détecter les sportifs de haut niveau, comment les encadrer chaque jour, et surtout mieux comprendre leur investissement, leur plaisir, leur passion, mais aussi leurs difficultés dans la poursuite d'objectifs ambitieux. Un projet sportif a forcément besoin de grandes valeurs pour être crédibilisé. Cela montre aujourd'hui à quel point l'exigence de performance s'exerce dans un concert de plus en plus contraignant et concurrentiel. La volonté de s'imposer est génératrice de rêves, de désirs, et crée une motivation collective renforcée, donnant tout son sens, pas uniquement au sportif, mais aussi à toute une équipe qui est appelée à gagner. Chacun dans son registre. La capacité à décider et agir ensemble n'est pas justement la marque des grandes nations du sport. La politique du sport en Tunisie évolue à l'écart du système. Elle ne favorise pas une pratique intensive, sinon régulière, dès le plus jeune âge des sportifs. On part sur de mauvaises bases et on prend du retard par rapport aux autres nations. Le constat prend une plus grande dimension notamment à l'évocation des modèles d'autres pays dans la formation des champions de demain. Au-delà d'une simple pratique régulière, leur méthode repose sur un niveau d'exigence au quotidien très élevé. Rigueur et discipline sont les maîtres-mots, l'objectif est clair: développer une compétence de travail hors norme, un mental de champion et une véritable culture de la gagne. On ne sait pas à juste titre quels profils accorder à la plupart des membres retenus dans la commission chargée de l'élite et des athlètes susceptibles d'accéder aux podiums, et notamment dans l'expectative des Jeux olympiques 2020 et qui indique déjà que Tokyo c'est demain. La compétence et les aptitudes encore moins. Ce qu'on sait par contre, c'est qu'il y a de ces membres parachutés et surtout habitués à profiter des athlètes, de leurs performances et de leur image de marque. Dans le même ordre d'idée, c'est-à-dire celui des critères de choix et de la transparence, il s'agit plus que jamais de s'intéresser aux sportifs dans lesquels la culture de la performance se doit d'être se doit réellement d'être présente, assurée et rassurante. Ceux dont on a pris communément l'habitude d'appeler...''médaillables''. Convaincus que le modèle tunisien de la performance ne répond pas vraiment aux exigences du haut niveau, certains sportifs ont préféré agir à contre-courant. Abandonnés souvent à leur propre sort, ils se trouvent dans l'obligation d'interférer sur le côté administratif et logistique, et par conséquent sur leur mode de préparation. Ils sont ainsi amenés à prendre, souvent seuls et dans des situations d'urgence et de charge administrative très forte, des décisions forcément lourdes de conséquences sur la préparation, sur le résultat final. Sur eux-mêmes... La dimension relative à la détection des champions dans un âge précoce, la formation des athlètes susceptibles de monter sur les plus hautes marches des podiums n'ont pas été en Tunisie un objet d'étude. On peut ainsi s'interroger sur le développement des compétences et sur l'optimisation de la performance sportive. En un mot, sur tout ce qui est de nature à apporter une crédibilité au sport tunisien pour être reconnu comme acteur du sport mondial.