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Des délégations en effervescence
Gouvernorat de Kairouan
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 04 - 2017

Les habitants de la région réclament emploi et développement régional
Depuis le mois de février dernier, les différentes délégations du gouvernorat de Kairouan se sont soulevées contre les fractures sociales et économiques. Cela a débuté à Hajeb El Ayoun, puis à Nassrallah, suivi de Kairouan-Ville, Chebika, El Ala, Bouhajla, Sbikha et Oueslatia.
C'est ainsi que des sit-in et des marches de colère sont quotidiennement organisés par des citoyens et des représentants de la société civile pour dénoncer le manque d'infrastructure de base, la soif, le chômage, les conditions d'habitat archaïques et la pauvreté.
Tous réclament le développement, l'emploi, les attributs d'une vie digne et décente et appellent à accélérer la réalisation des nombreux projets bloqués et à mettre en œuvre ceux annoncés dans les précédentes réunions ministérielles.
Et malgré les rencontres avec les responsables à l'échelle locale, régionale et nationale et les prouesses faites en vue de l'amélioration des conditions générales de développement, les grèves générales paralysent périodiquement les administrations publiques, et des rassemblements pacifiques ont lieu dans les quartiers névralgiques avec des pancartes, des drapeaux et des slogans dénonçant les inégalités sociales, les disparités régionales et la dégradation des indicateurs socioéconomiques qui placent à la 22e place le gouvernorat de Kairouan où on enregistre 10,5% de pauvreté extrême et un énorme taux de suicides.
Et dans cette optique de contestation, aucune piste n'est exclue, y compris celle de la grève de la faim ou la menace du suicide collectif.
Une polémique de trop
Dans cette ambiance morose où tout le monde a les nerfs à fleur de peau et où la population est exsangue, la déclaration du chef du gouvernement, lors de son entretien télévisuel en réponse à la question d'une journaliste concernant le refus des jeunes Kairouanais du programme «Contrat de la dignité», a jeté de l'huile sur le feu et a beaucoup déçu les citoyens lambda, les politiciens et la société civile...
Dans le gouvernorat de Kairouan, le chef du gouvernement jouissait, jusqu'ici, d'un grand plébiscite populaire et était considéré comme une personnalité politique charismatique, moderne et compréhensive. D'où cette déconvenue et cette amertume des Kairouanais, déjà en colère du fait que les députés de la région n'ont toujours pas reçu de réponse à la lettre adressée au gouvernement, depuis le mois de février 2017. Il va sans dire que ces faits, contre-productifs, ont créé un grand malaise dans la région.
Promesses non tenues
Dans la délégation de Bouhajla, la contestation populaire est de plus en plus grande à cause du non-respect des promesses faites par les différents gouvernements et de la marginalisation de toute la région depuis plus de 60 ans.
Tous les protestataires soutenus par l'Ugtt exigent que le gouvernement traite sérieusement le dossier de l'emploi pour lequel la révolution a été déclenchée. Et ils appellent à trouver des solutions définitives aux chômeurs diplômés dont l'âge dépasse les 40 ans.
Inès R., 29 ans, et diplômée du supérieur depuis 7 ans nous fait part de son désarroi. «Au sein de notre famille, nous sommes trois à être diplômés et sans aucun emploi, et ce, malgré nos nombreuses tentatives pour trouver du travail.
Notre avenir demeure flou, d'autant plus que les promesses d'emploi des différents gouvernements n'ont pas été tenues, outre le fait que même les décisions ministérielles relatives à la régularisation des individus dans le cadre du mécanisme 16 et des ouvriers de chantiers tardent à se concrétiser. Il y a de quoi devenir psychopathe !...».
Son amie, Chiraz A. renchérit: «Lorsqu'on voit à la télévision des politiciens se vanter d'être des milliardaires, on se demande pourquoi ces gens-là n'aident pas l'Etat à régler une fois pour toutes les problèmes des catégories vulnérables, et ce, en boostant l'initiative privée, en créant des projets dans les zones défavorisées, en facilitant les procédures de financement et en aidant au recrutement des jeunes bénéficiant d'emplois précaires. Ce genre d'initiative pourrait, à mon avis, aider l'Etat à gérer d'importants projets d'infrastructure de base, à présenter des messages d'espoir à la population, à calmer les esprits et à éviter les polémiques».
Sit-in et marches de colère à Oueslatia
Mêmes doléances dans la délégation de Oueslatia. En effet, les sit-in, les marches de colère et les rassemblements sont devenus quotidiens depuis le 9 avril, et ce, pour revendiquer l'amélioration de la situation générale de la délégation, surtout en ce qui concerne le domaine de la santé, de l'agriculture (il existe des milliers d'hectares de terres domaniales inexploités), de l'industrie et de l'infrastructure de base.
Badîî B., diplômé du supérieur, pense que si toutes les imadas de Oueslatia se sont enflammées sur fond de revendications socioéconomiques, c'est parce qu'elles reflètent la colère des jeunes et des moins jeunes face à la bureaucratie, à l'impuissance des décideurs politiques, au nombre de documents demandés, à la longue période de création de petits projets, à l'augmentation du taux de chômage et à la prolifération des délinquants qui jouissent d'un sentiment d'impunité. «A mon avis, il faudrait la conjugaison de tous les efforts pour mettre en valeur les ressources naturelles et archéologiques de Oueslatia, tout en lui accordant des programmes complémentaires de développement...».
Oumayma B., diplômée du supérieur depuis 2013 et qui est toujours sans emploi, renchérit : «Je trouve que le programme Contrat-dignité, lancé par le gouvernement et qui vise la création de 50.000 emplois en 2017 et 2018 dans le secteur privé au profit des jeunes demandeurs d'emplois parmi les diplômés du supérieur est en fait un contrat d'humiliation».
Elle s'explique : «Comme chaque gouvernorat aura droit à 1.042 emplois par an, je me demande comment des régions et des délégations qui ne disposent pas d'un tissu industriel, peuvent procurer ces emplois. Ici, à Oueslatia, par exemple, on a affiché au siège de la délégation des listes des privés cherchant à recruter des jeunes dans le cadre du programme contrat-dignité. Alors, c'est tantôt un serveur dans un café à Haffouz, ou un restaurant à Hajeb El Ayoun, ou un ouvrier dans un kiosque à Nasrallah ou un agent dans une pâtisserie ou une parfumerie. Ces offres d'embauche peuvent convenir à des jeunes n'ayant pas terminé leurs études et non à des diplômés longtemps au chômage».
Par ailleurs, certains dentistes ou des patrons de sociétés agricoles, de pâtisseries ou de parfumeries à Oueslatia ont déjà choisi des jeunes diplômés de leurs familles ou de leurs proches connaissances.
D'où le refus et la méfiance des jeunes Kairouanais concernant le programme contrat-dignité car la région ne dispose pas de beaucoup d'unités industrielles.


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