Quand un groupe se relâche, le plan de jeu ne tient plus... Franchement, on ne s'ennuie pas quand on regarde jouer le CA. Du point de vue des spectateurs, c'est plutôt une bonne nouvelle. Vu du banc, c'est forcément une autre histoire ! Ce n'est pas tant le spectacle qui dérange, mais la fragilité de la défense clubiste. Le CA a beau être efficace en attaque, il prend aussi trop de buts. Bref, il est temps de fermer le robinet ! Oui, cette équipe doit trouver le juste équilibre. Quand elle cherche à marquer, elle doit aussi chercher à en prendre moins! C'est le mot d'ordre de la semaine. Il ne faut pas se mettre de handicap comme ce fut le cas sur les derniers matches face au tandem du haut du tableau. Effectivement, ça fait des sacrés challenges («remontada» et test de résistance), mais ce n'est pas rentable. Non, le but du CA n'est pas de courir après le score. D'autant que ce onze n'est pas fait pour enchaîner par vagues successives. Cela dit, si défendre n'est pas dans l'ADN de ce CA-là, c'est l'aptitude à réagir qui pose question quand l'équipe est menée. Comme si c'était une fatalité et que la rencontre était déjà pliée. Bref, l'équipe a besoin de sérénité, de cohésion et de confiance. Car le doute est bel et bien l'ennemi du footballeur. Il ne faut pas le laisser s'installer. Grosso modo, le jeu et le spectacle sont importants, mais les points aussi. Besoin de lucidité Aujourd'hui, l'adversaire s'appelle l'USBG. Une équipe à la traîne qui évoluera dans son fief, à huis clos. Et les protégés de Chokri Khatoui ne savent pas vraiment sur quel CA ils vont tomber ! Celui qui a pris l'eau face au duo EST-ESS ? Ou celui qui les a étrillés à l'aller ? Pour s'imposer à Ben Guerdane, le CA a besoin qu'une certaine stabilité s'instaure au niveau de l'équipe titulaire. Sur les flancs, milieu et en attaque, il faut trouver la bonne association. Kchok, Abdi, Ghandri et Manoubi Hadded ont connu des fortunes diverses. Ce qui a compliqué les choix du staff technique pour aligner un onze de départ complémentaire. En clair, Chiheb Ellili doit s'atteler à les lancer au bon moment. Car, pour le CA, deux clubs ambitieux sont dans le rétroviseur des Tunisois. Ce qui leur laisse une marge de manœuvre restreinte. Il faut comprendre que le CSS et l'ESM visent aussi le podium et disposent d'une possibilité de basculer dans la première partie du classement. Le CA est averti. Tant qu'il n'est pas capable de faire une série, il n'avancera pas suffisamment au classement. Ce qui rend ce match capital. En ce sens-là, il est important de gagner pour garder la distance. Tout n'est pas seulement question de jeu. L'équipe doit certes avoir un visage conquérant. Mais elle doit aussi se montrer lucide et réaliste. Car individuellement et collectivement, les joueurs de Chiheb Ellili ont perdu de leur superbe. Simple relâchement ou problème plus profond ? Nous le saurons dès la fin du match de cet après-midi. Maintenant, même si les résultats ne suivent pas toujours, le CA n'est pas pour autant en crise. Loin de là. La preuve : à une époque pas si lointaine, il arrivait à peine à accrocher la 4e place du classement. Force est de constater cependant que la belle machine de la première partie de saison tarde à se remettre en route. C'est poussif quoi! Car outre les scores spectaculaires face à l'USBG (à l'aller) et en Coupe de la CAF, l'équipe avait de l'allure avec ce pressing infernal, cette possession, ses latéraux volants. C'était du «tout pour l'attaque» et les adversaires tombaient comme des mouches! Bref, les puristes se régalaient et le CA faisait peur. Ce n'est pas si loin comme période. Et il va falloir maintenant se retrousser les manches, dégainer de nouveau et retrouver cette capacité de sacrifice propre aux grands clubs. Comme l'attestent les observateurs de tout bord, quand un groupe se relâche, le plan de jeu ne tient plus...