Le jury a rendu son verdict, dimanche dernier, au cours d'une cérémonie organisée à la Maison de la culture Ibn Rachiq et présidée par le maître de cérémonie, le chorégraphe franco-algérien Abou Lagraâ. Après un marathon de 5 jours, le jury international de la 16e édition de Tunis, capitale de la danse — qui s'est déroulée du 3 au 7 mai à Tunis et présidé par Nacera Belaza, danseuse-chorégraphe et les membres Marie Descourtieux, directrice des actions culturelles à l'Institut du Monde Arabe, Pierre Rigal, directeur artistique et Nils Pedersen, secrétaire général d'artistes 100 frontières, Sayma Sammoud, musicienne, universitaire, chargée du dossier des relations avec la société civile au sein du ministère des Affaires culturelles et conseillère artistique des Journées musicales de Carthage, Lassaâd Jamoussi, professeur des universités de littérature, théâtre et cinéma, comédien et acteur de cinéma, sélectionneur international du marché africain des arts du spectacle Massa et directeur des JTC — a rendu son verdict, dimanche dernier, au cours d'une cérémonie organisée à la Maison de la culture Ibn Rachiq et présidée par le maître de cérémonie, le chorégraphe franco-algérien Abou Lagraâ. Organisé par Ness El Fen, cette manifestation a réuni 17 pièces chorégraphiques tunisiennes ayant pris part au concours national. «Le jury a réservé à chaque pièce un moment d'analyse et d'évaluation en profondeur en tenant compte des qualités, mais aussi des limites des créations proposées. Il a été aussi sensible au développement et à l'engagement de la scène chorégraphique en Tunisie et aux conditions difficiles du spectacle vivant», a révélé Lassaâd Jamoussi, membre du jury. Couleur locale Ayant remarqué la disparité des moyens entre les troupes, certaines disposent de moyens confortables, tandis que d'autres sont moins nantis et travaillent dans la pauvreté financière, les membres du jury ont estimé que malgré tout, il est indispensable de veiller particulièrement à la scénographie : lumière, son, costumes. En ce qui concerne la danse-théâtre, qui est une tendance internationale, les auteurs-chorégraphes sont appelés à avoir une conscience dramaturgique aiguë et une conscience de la cohérence interne de la dramaturgie et de la présence scénique de la dimension théâtrale en plus de la couleur locale dont il faut tenir compte. «Il y a plus que de la chorégraphie qui donne du plaisir. Il y a une conscience et une passion en termes de dramaturgie, de dialogue et d'écriture scénique pour un plus de cohérence de l'ensemble des éléments constitutifs de l'œuvre. C'est à ce niveau qu'il y a des manques. Mais on sent qu'il y a un engagement. L'essentiel est là. Les chorégraphes et danseurs doivent être accompagnés financièrement et au niveau de la formation», estime Lassaâd Jamoussi. «J'ai vécu une expérience d'une grande richesse qui m'a permis de rencontrer des chorégraphes internationaux. La danse en Tunisie est un secteur à structurer et à lui accorder la place qu'il mérite. Il faut une volonté politique pour pousser les gens qui ne sont pas conscients de l'importance et de la valeur de cet art à le faire à Tunis et dans les régions en trouvant des lieux adéquats», martèle Sayma Sammoud. La danse tunisienne en marche «J'ai rencontré beaucoup de danseurs que j'ai connus à l'âge de 15 ans et qui sont en compétition aujourd'hui. Je trouve cela fantastique. J'ai vu quelques spectacles et j'ai remarqué la grande diversité de propositions chorégraphiques et d'interprétation. La Tunisie est l'exemple dans le Maghreb où la danse est encore compliquée. Toutefois, il ne faut pas oublier de parler de qui nous sommes. Il faut être honnête avec soi-même et ne surtout pas faire du copier-coller ou d'aller chercher l'inspiration ailleurs où il n'y a plus d'inspiration. Il faut rester tunisien. En Europe, les chorégraphes sont épuisés. Pour ma part, je tire ma force de mon appartenance franco-algérienne. C'est ce qui fait que ma compagnie existe depuis 20 ans», fait remarquer Abou Lagraâ ajoutant que «c'est très jouissif de voir qu'en Tunisie, il y a de nouveaux talents qui jaillissent de plusieurs visions de la danse contemporaine, plusieurs esthétiques, plusieurs façons de voir le corps. La danse tunisienne est bien en marche. Elle est un exemple dans tout le Maghreb». Pour sa part, Syhem Belkhoja, directrice de Tunis, capitale de la danse, a promis que la session prochaine tiendra compte de l'encombrement des spectacles et qu'«il y aura peut-être deux spectacles par soir quitte à prolonger la durée du festival. Malheureusement, les invités étrangers ne peuvent rester que trois jours et doivent voir le maximum», a-t-elle précisé à cet effet. La cérémonie de clôture a été précédée d'une pièce chorégraphique «Sur le pas de ta porte» de Selim Ben Safia vivant entre la France et la Tunisie et dont l'écriture est transversale. Le spectacle repose sur l'interaction continue entre deux danseurs, deux musiciens et un chanteur réunis par un même désir de faire vibrer les sens de chaque art. Le palmarès Prix du meilleur chorégraphe d'une valeur de 10 mille dinars Néjib Khalfallah pour «Fausse couche» Prix du meilleur danseur Imed Jemaâ pour «Omda show» Prix de la meilleure danseuse Meriem Bouâjaja pour «Fausse couche» de Néjib Khalfallah Prix du public Rochdi Belgasmi pour «Wled Jellaba» Les coups de cœur du jury Thouraya Boughanmi pour le solo « Twahachet », Kais Boularès pour «Possible»