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Taoufik Adjengui (président de la commission de suivi à la DNA) «Priorité absolue au sifflet local» Dossier : Arbitre tunisien ou étranger pour la finale du championnat EST-ESS ?
«Il est nécessaire que toutes les parties soient disciplinées et s'en tiennent à l'application à la lettre des règlements», souligne Taoufik Adjengui, président de la Commission de suivi au sein de la DNA et responsable de la désignation des assistants. «Pourquoi toute cette transe et ce parti-pris ? Il y eut par le passé des matches autrement plus importants et plus difficiles à siffler et qui furent dirigés avec réussite par des arbitres tunisiens. Si nous voulons que notre football avance et se prenne en charge, il doit compter sur ses propres compétences. Le referee local doit jouir de la priorité absolue. Le recours aux sifflets étrangers, est-ce vraiment la solution ? Rappelez-vous combien d'arbitres non tunisiens étaient venus diriger des rencontres de notre compétition et comment ils s'étaient moqués de nous. Ils s'étaient payés notre tête. Le plus important, c'est que l'arbitre tunisien applique les règlements, c'est tout. Il y a eu et il y aura toujours des fautes d'arbitrage, y compris dans les championnats européens les plus prestigieux et les plus suivis. De graves erreurs, parfois même primaires, de débutants. Pourtant, au coup de sifflet final, tout le monde se donne l'accolade, le vaincu applaudit le vainqueur. Comme si de rien n'était. Un signe de civisme. Le recours à la vidéo? Voudriez-vous qu'un match de football se termine au lever du soleil à palabrer autour de telle phase de jeu, à vérifier à la vidéo à qui doit revenir une touche ou un corner ? En fait, le charme du football est de le laisser tel qu'il est : dans sa superbe incertitude, dans la polémique qu'il sait nourrir et dans l'interminable débat qu'il est censé susciter autour des phases litigieuses. Sinon, le foot serait un jeu de play station. Croyez-vous que la situation de notre football soit aujourd'hui encore plus difficile qu'en 2012 ou 2013, soit juste après la révolution ? Non, on a vu de pires moments. Recourir à des compétences étrangères pour diriger le dernier match du play-off, le plus important constituerait un pas en arrière. Toutefois, il faut agir auprès de toutes les parties qui rendent impossible la vie d'un arbitre: les dirigeants et les joueurs doivent être disciplinés, la main courante assainie. Les décisions fédérales doivent être appliquées avec la plus grande fermeté. C'est comme cela qu'on rendra service à l'homme en noir et qu'on le mettra dans les dispositions normales lui permettant d'officier un match sans toutes ces montagnes de stress et de pression». «Des sanctions dans la discrétion» «Si tout le monde se met en tête de faire du sport pour le sport et se laisse convaincre qu'après tout, ce n'est qu'un jeu, qu'une distraction, nous aurons de la sorte enlevé des tas d'écueils devant un exercice serein de l'arbitre. Chaque joueur, chaque club veut réussir. L'arbitre et ses assistants aussi. Après le match, l'arbitre va faire sa propre évaluation. Vous croyez qu'il va affronter tranquillement le regard des autres et les gens dans la rue si d'aventure il a commis de graves erreurs ? Il n'est jamais dans son intérêt de commettre des erreurs grossières de manière intentionnelle. Non, à la Direction nationale d'arbitrage, nous n'avons jamais cessé d'évaluer le rendement des sifflets. Et de sanctionner, mais «en douceur», dans la discrétion qui sied à ce secteur sensible. Personnellement, j'estime que nos arbitres ont sorti de bonnes prestations aussi bien au play-off qu'au play-out. Notre arbitrage fait honneur. Les erreurs existent, certes, mais dans des proportions infimes. Et le meilleur est à venir, j'espère».