La FTF sera-t-elle amenée un jour à abdiquer et à rouvrir les frontières devant les sifflets étrangers? C'est désormais un remake : pour la énième fois, l'homme en noir est montré du doigt. En pleine grisaille hivernale, l'arbitrage a plongé le week-end dernier, essuyant le courroux des clubs. D'ailleurs, il ne se passe plus une journée sans que les sifflets ne soient montrés du doigt et soupçonnés des pires insanités. Il y a même ceux considérés hautement confirmés, les valeurs sûres qui n'échappent pas au naufrage. Le cas de Youssef Sraïri appelé à représenter l'arbitrage tunisien dans la plus haute manifestation du football continental, soit lors de la Coupe d'Afrique des nations «Gabon 2017» et auquel on a confié la direction d'un derby particulièrement sensible, celui de la ville de Gabès. Les accusations du porte-parole du Stade Gabésien, Nouri Moussa, sonnent comme un désaveu : «Après pareille prestation, Sraïri ne mérite pas une meilleure note que 1 sur 10!», n'hésite pas à observer le dirigeant de la Stayda. Toutefois, «la palme» de cette onzième journée revient incontestablement à Walid Jéridi qui n'a pas fait l'unanimité à l'occasion du choc Club Africain-Etoile Sportive de Métlaoui. Un euphémisme pour dire qu'il a suscité le courroux du club de Bab Jedid prompt à crier au vol et à convoquer 24 heures plus tard une réunion d'urgence du comité exécutif. Celui-ci devait définir hier une position face à ce qu'il considère un acharnement contre le CA, et un harcèlement injustifiable. «Après nos rencontres face à l'ASG et l'OB, nous voilà une troisième fois de suite payer les frais des erreurs arbitrales, et cela fait un peu trop. Forcément, on se sent quelque part visé», dénoncent les dirigeants rouge et blanc. Des bêtises de débutants Les incohérences de la commission des désignations relevant de la Direction nationale d'arbitrage font aujourd'hui qu'un arbitre appartenant à la ligue de Gabès, en l'occurrence Walid Jeridi, soit désigné pour l'affiche Club Africain - Etoile Sportive de Métlaoui qui intéresse directement les deux clubs de Gabès, le SG et l'ASG, tous deux concernés par la course au play-off que se livrent également le CA et l'ESM au sein du groupe «B». Comment cette commission a-t-elle pu faire une erreur aussi grossière et une négligence aussi étonnante? Pourquoi prête-t-elle le flanc aussi banalement aux soupçons quand on se rappelle que le sieur Jeridi avait été rudement critiqué par le CA après le derby tunisois qu'il avait officié? Pourtant, il ne faut pas croire pour autant que l'Etoile de Métlaoui bénéficie des faveurs de la DNA, elle qui s'était plainte de l'arbitrage de Sadok Selmi lors de son match face à l'EST, qui a valu au club une sanction de huis clos, puis de Nasrallah Jaouadi lors de la rencontre face au SG. Elle reste en effet sur une série de ce qu'elle considère des injustices arbitrales rebutantes. On a beau dire que les erreurs arbitrales finissent, en s'additionnant par s'équilibrer, mais, en fin de compte, on n'échappe pas à un fort sentiment d'injustice. L'idée de recourir de nouveau aux arbitres étrangers refait surface. Des clubs assurent qu'ils sont prêts à en assumer les frais, y compris les moins nantis. Toutefois, la fédération fait la sourde oreille, ne lâchant pas d'une semelle sa ligne consistant à tourner le dos, définitivement, au recours aux sifflets étrangers.