Education, formation, initiative privée, voilà tout ce qu'il faut pour mieux investir dans « la matière grise », comme Bourguiba aimait toujours le rappeler. L'homme qui a misé sur le capital humain ayant significativement tiré vers le haut le développement du pays. Aujourd'hui, ce trio sacré du développement humain demeure encore le talon d'Achille de toutes les politiques publiques. Car, avec un taux de chômage de 15, 6%, devenu endémique, un faible taux d'intégration professionnelle et des difficultés de parcours auxquelles fait face un jeune promoteur, il est évident qu'en termes d'employabilité des jeunes, beaucoup reste à faire. A cela doit s'ajouter, forcément, une vision lucide du problème, sans pour autant perdre de vue l'ampleur de la question et la nécessité de lui accorder un intérêt tout particulier. Voire une priorité qui tire sa légitimité d'une nouvelle donne révolutionnaire irréversible. Pourquoi n'a-t-on guère pensé sérieusement à la culture de l'entrepreneuriat au même titre que la formation professionnelle ? Une culture d'entreprise s'apprend aussi à l'école, comme à l'université. Il faut dire que la journée régionale d'hier, organisée au siège de l'Utica, à l'initiative du gouvernorat de Tunis, a, tout du moins, réussi à soulever une thématique si complexe et d'une grande acuité ; « emploi, formation et renforcement de l'initiative privée ». Son contenu n'étant surtout pas nouveau, mais la note positive qui a bien marqué le débat avec des jeunes majoritairement diplômés leur a redonner espoir de trouver pleinement leur place sur le marché du travail. De plus, les différents stands qui leur ont été présentés n'ont pas manqué de les mettre en contact direct et personnalisé avec un milieu d'affaires hétérogène et des protagonistes de la microfinance dans la région. Un face-à-face mutuellement profitable. Sur les lieux, des box bien agencés dans l'espace, ouvrant à ces jeunes postulants la porte d'accès à la vie active. Munis de leurs CV, pièce maîtresse pour l'étude des profils recherchés, les jeunes se sont ainsi trouvés dans le vif du sujet, soumis volontiers à des entretiens d'embauche. Ou du moins de cartes visite pour des rendez-vous en perspective. C'est que des groupes de sociétés étaient présents pour exposer leurs offres de choix. Trois conseils à retenir En tout cas, pas moins de mille postes d'emploi censés être destinés aux jeunes de la région, apprend-on d'une source fiable au sein du gouvernorat. « On profite de cette journée pour que chacun de nous puisse y mettre du sien », souligne M. Amor Mansour, gouverneur de Tunis. Et d'ajouter, dans son mot d'ouverture, que hommes d'affaires, banques, organisations et structures publiques d'appui sont appelés à faire de leur mieux pour aider à créer des opportunités d'emploi, d'investissement, de formation et des stages d'intégration. Mais, s'installer à son propre compte n'est pas une sinécure. Une aventure pareille est une entreprise de longue haleine, comme l'a d'ailleurs relevé Mme Saida Ounissi, secrétaire d'Etat à l'initiative privée. Outre la bureaucratie qui va parfois jusqu'à tuer le projet dans l'œuf, la question du financement d'un projet, les garanties exigées par les banques pour l'octroi d'un crédit et d'autres formalités administratives sont de sérieux obstacles et un frein à l'investissement privé. Mme Ounissi a fait valoir le partenariat public-privé qui peut être un sérieux appui aux initiateurs de projets. Devant un auditoire particulièrement jeune, elle a tenu à lancer trois messages en guise de conseils : la recherche d'emploi, à travers la participation dans pareille manifestation, la conscience des services de soutien tels que fournis par les mécanismes de l'Etat (contrat de la dignité, programme « forsati »... ) et le compter-sur-soi par l'initiative privée. « Et les bureaux d'emploi sont là pour vous aider », conclut-elle. De son côté, le PDG de la BTS, M. Mohamed Kaânich, s'est dit prêt à donner plus de détails sur les conditions de financement des microprojets. « Une commission ad hoc sera, prochainement, constituée à cet effet », déclare-t-il. A Tunis, la BTS a financé cette année, selon lui, une quinzaine de projets avec des micro-crédits totalisant quelque 300 mille dinars. L'élue nahdhaouie à l'ARP, Mme Yamina Zoghlami, n'a cessé d'inciter les jeunes à opter pour l'initiative privée, gage d'autonomie et choix d'avenir. « Que ce coin d'exposition au sein de l'Utica s'érige en espace d'ateliers permanents sur les questions liées à l'amélioration de l'employabilité des jeunes.