Le secrétaire général de l'Ugtt, Noureddine Taboubi, et la ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Héla Chikhrouhou, ont affiché une unité sur la question des hydrocarbures et plus spécifiquement autour de la polémique sur la campagne «Winou el pétrole?» (où est le pétrole?), estimant qu'elle est orchestrée par certaines parties aux ambitions politiques peu éthiques La troisième journée du séminaire organisé par la Fédération du pétrole et des produits chimiques autour du thème «Rôle des syndicats dans la préservation des richesses naturelles», a été marquée par la présence, hier, du secrétaire général de l'Ugtt, Noureddine Taboubi, ainsi que de la ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Héla Chikhrouhou. Les deux responsables ont affiché une unité sur la question des hydrocarbures et plus spécifiquement autour de la polémique sur la campagne «Winou el pétrole» (où est le pétrole), estimant que cette campagne est orchestrée par certaines parties aux ambitions politiques peu éthiques. Lors de son intervention, Hela Chikhrouhou a réitéré la détermination du gouvernement d'union nationale à s'ouvrir davantage au public, rappelant tous les efforts consentis en termes de gouvernance, de transparence et de publication des contrats. Implicitement, la ministre fait toutefois comprendre que certains efforts restent à faire. A l'occasion, Hela Chikhrouhou a donné des chiffres peu satisfaisants sur le secteur des hydrocarbures. Elle note que pour cette année, la production ne dépassera pas, dans le meilleur des cas, 4,5 millions de barils, alors que la Tunisie avait auparavant atteint le chiffre de 7 millions. Elle explique enfin que la part de l'Etat varie entre 75 et 82% du total des revenus du pétrole et 65% pour le gaz. «Le nombre de permis est passé de 50 à 20, alors que le nombre de puits est passé de 38 à 3 seulement en quelques années», affirme-t-elle. Selon elle, cela est non seulement consécutif à la baisse des cours mondiaux du pétrole, mais également au flou qui entoure le cadre juridique et à l'instabilité du climat social. Profitant de sa présence parmi des syndicalistes, la ministre a tenté un rapprochement très osé de la centrale syndicale. «L'Ugtt est notre partenaire dans la mise en place de la politique économique du gouvernement», a-t-elle lancé à la salle. Plus tard, lorsque nous lui posons la question, le secrétaire général de l'Ugtt, Noureddine Taboubi, répond : «Nous ne participons pas à la mise en place des politiques économiques et nous ne serons en aucun cas l'outil par lequel le gouvernement applique sa politique. Nous participons à travers nos idées et nous aidons à dessiner les contours des politiques publiques. Si nous tombons d'accord sur ces politiques, à ce moment-là nous prenons nos responsabilités dans la mise en œuvre». Noureddine Taboubi a, d'autre part, indiqué que l'Ugtt ne se prononcera définitivement sur le projet de loi de réconciliation économique qu'une fois connus le coût du préjudice subi par l'Etat tunisien et le montant des gains escomptés de cette réconciliation. «Bien évidemment, ce projet doit être conforme à la Constitution et au processus de justice transitionnelle», a-t-il conclu.