L'augmentation du taux d'intérêt directeur de la BCT devrait se traduire par une certaine décélération de la demande sur le financement bancaire et alléger ainsi la pression sur les liquidités. L'évolution du taux d'intérêt, conjoncturelle, provient essentiellement de l'encaissement de recettes fiscales relatives au mois de mars et au recours accru des banques à l'achat de devises auprès de la Banque centrale pour financer les importations des agents économiques En moins d'un mois, la Banque centrale de Tunisie procède à l'augmentation de son taux directeur pour le porter à 5%, niveau jamais atteint depuis 2009. La BCT avait modifié ce taux le 25 avril 2017 pour le porter de 4,25 à 4,75% et si les mêmes conditions persistent, il n'est pas exclu que cette tendance haussière se poursuive. D'après la note conjoncturelle émise par le Conseil de la BCT, cette augmentation résulte de pressions multiples sur les liquidités, ce qui nécessite un recours plus significatif au refinancement des banques par la Banque centrale. «L'examen de la situation de la liquidité bancaire fait apparaître une accentuation du besoin de liquidité en avril 2017. Cette évolution est due à l'effet restrictif provenant, principalement, de l'encaissement de recettes fiscales relatives au mois de mars, dont notamment la première tranche de la contribution exceptionnelle au profit du budget de l'Etat prévue dans la LF-2017, ainsi que le recours accru des banques à l'achat de devises auprès de la Banque centrale pour financer les importations des agents économiques», explique-t-on dans la note conjoncturelle de la BCT. On note également la persistance de pressions inflationnistes, 5% en avril 2017, contre un plus bas de 3,3% en février-mars 2016. Par ailleurs, on estime, côté experts, que cette situation n'est que conjoncturelle. Le marché devrait se stabiliser, une fois que la Tunisie aura encaissé les fonds promis par les bailleurs et surtout si la reprise économique qui s'est prononcée au cours du premier trimestre se confirme. Il y a lieu de noter, par ailleurs, que cette augmentation du taux d'intérêt devrait se traduire par une certaine décélération de la demande sur le financement bancaire et ainsi alléger la pression sur la liquidité. La Banque centrale continue toutefois à garder un œil vigilant sur certaines zones à risques à l'instar de la hausse des salaires dans le secteur privé, l'augmentation de la demande soit par la consommation privée, soit par le secteur touristique, ainsi que la balance des paiements et l'obligation de rembourser les dettes extérieures.