Nutrition, charge d'entraînement, horaires des compétitions, tout change pour les sportifs qui veulent garder le même niveau de performance. Pour les compétiteurs de haut niveau, le jeûne est impossible. Débat. Une fois par an, le débat autour du comportement du sportif au mois de Ramadan s'anime avec des questions et des contraintes qui se posent pour chaque sportif. Ramadan est un mois spécial pour les Musulmans. Les sportifs compétiteurs ou non , quel que soit le sport, sont confrontés à un changement radical dans leur mode de vie, et aussi dans l'attitude à adopter pour préserver leur équilibre physiologique et leur niveau de performance en cas de jeûne. Même pour les sportifs qui, pour une raison ou une autre, n'observent pas le jeûne, sont contraints de s'adapter au moins au niveau de l'horaire, à de nouvelles contraintes. C'est, donc, un mois spécial qui diffère du reste de l'année. On vit depuis des années ce mois saint à la période estivale, une période où les sportifs de haut niveau disputent des compétitions internationales. La question du jeûne se pose chaque année donc : faut-il jeûner quand on est en compétition exigeante ? peut-on prendre le risque de priver le corps de sels minéraux et de vitamines dont il a besoin dans l'effort intense ? Quelles solutions pour rester à un même niveau de performance ? Nutrition spéciale Dernièrement, les joueurs et athlètes n'observent plus le jeûne quand ils sont en compétition officielle. Le problème ne se pose donc pas. En période d'entraînement, ou de compétition amicale, les sportifs s'adaptent forcément à la nouvelle donne. Au mois de Ramadan, ils s'entraînent ou jouent si c'est possible le soir, et changent donc de régime nutritionnel. Eau, boissons, plats légers, fruits, ils ne mangent pas trop le soir pour pouvoir s'entraîner ou jouer. Après, ils peuvent se rattraper en axant toujours sur l'eau et les sels minéraux. Les sportifs boivent beaucoup d'eau pour compenser le manque dû au jeûne. Pour certains sportifs qui n'ont pas de compétition, Ramadan peut s'avérer fatal vu qu'ils changent de programme : ils veillent jusqu'à 3 heures du matin, et se réveillent à 10h, voire plus. Veillées, nourriture excessive, beaucoup de sucrerie, et pas d'activité physique, ils finissent en un mois par perdre de leur vitalité et de leur agilité. Les entraîneurs en souffrent tant, et ce, toutes catégories confondues. Seuls les sportifs appliqués qui conservent leur fraîcheur, qui se lèvent tôt et qui boivent beaucoup d'eau, en supportant la fatigue pendant le jour, s'en sortent. Dilemme des compétiteurs Ceux qui jouent des matches importants et de niveau international pendant le jour ( on ne choisit pas l'horaire de la compétition) ont une contrainte énorme. Jeûner, même avec un moral d'acier et un grand cœur, s'avère très pénible et, selon les médecins, dangereux quand il y a un grand effort à déployer. C'est le dilemme de maints compétiteurs de haut niveau qui vivent la pression religieuse de pratiquer le jeûne , mais qui ne peuvent fournir les mêmes performances sans manger ni boire. En tout cas, la volonté , la patience peuvent permettre à un sportif de tenir le coup. L'exemple de beaucoup de footballeurs tunisiens qui jouaient à jeun à Ramadan sans l'accord de leurs entraîneurs. Ils étaient intransigeants à ce sujet : manger ou boire était hors de question. Côté performance, ils se donnaient à fond en atteignant un niveau de prestation proche de la normale. Ramadan change complètement le rythme de vie du sportif qui doit s'adapter et se prémunir contre les excès et les tentations.