C'est un visage plus rassurant qu'on aimerait voir ce soir. On serait curieux aussi de déceler l'empreinte de Maâloul. Certains observateurs l'avaient bien souligné, il y a deux mois : le timing du limogeage d'Henry Kasperczak était mauvais. De plus, c'est une première de se séparer d'un sélectionneur national après deux tests amicaux, alors qu'après le retour de la CAN du Gabon, on n'a pas tari d'éloges sur le travail accompli par le technicien franco-polonais. Tout cela pour dire que la pression pèsera beaucoup plus ce soir sur Nabil Maâloul, le remplaçant de Kasperczak, plutôt que sur les épaules de ses joueurs. Car si on se réfère aux matches officiels, l'équipe de Tunisie, sous la houlette de Kasperczak, a sorti deux très bons matches au premier tour de la dernière CAN, contre le Sénégal malgré la défaite, sans compter la brillante victoire remportée au détriment de l'Algérie. Enfin, le technicien franco-polonais a fait un sans-faute dans son parcours aux qualifications de la Coupe du monde : deux victoires en autant de matches. Une bonne prise en main des vestiaires De tous les matches amicaux disputés en guise de préparation de la CAN du Gabon, celui face à l'Egypte a retenu l'attention des observateurs. C'est que lors de cette sortie amicale, l'équipe de Tunisie a convaincu. Et c'est ce qu'on a reproché à l'un des prédécesseurs de Maâloul, en l'occurrence le Belge George Leekens, qui n'a jamais su donner du cachet au jeu de la sélection. Si Kasperczak a mieux réussi et son travail commençait à porter ses fruits, c'est sa gestion des vestiaires qui a été pointée du doigt et qui semblait être la cause principale de son limogeage. Sur ce terrain miné, qui est l'indiscipline, les joueurs quel que soit leur rang savent que s'il y a une chose avec laquelle le nouveau sélectionneur national ne badine pas, c'est bel et bien la discipline. Connu pour son caractère bien trempé, sa réputation l'a souvent précédé, Nabil Maâloul agit toujours comme seul maître à bord. Mais il n'y a pas que la discipline qui sera le cheval de bataille du nouveau sélectionneur. Un jeu plaisant et offensif Sous la houlette de Leekens et à un degré moindre Kasperczak, la prudence parfois excessive irritait les fans de l'équipe de Tunisie. Ce que le supporter tunisien aime voir et ce qui explique entre autres le manque d'intérêt qu'il porte pour l'équipe nationale, c'est que son jeu est de moins en moins plaisant, outre qu'elle défend un peu trop. Parmi les raisons qui ont poussé le bureau fédéral à faire appel à nouveau aux services de Nabil Maâloul, c'est parce qu'il est adepte du jeu offensif. Ce soir, ce qu'on attend de l'équipe de Tunisie, c'est de vaincre et surtout convaincre. C'est le moins qu'on puisse demander au sélectionneur national, vu la qualité intrinsèque des 26 joueurs convoqués en prévision de l'explication contre l'Egypte. Il est temps que l'équipe de Tunisie retrouve une identité. Ce soir, on aimerait voir une équipe nationale qui a de la personnalité, qui joue sur sa valeur, avec réalisme, certes, mais qui plaît et convainc ses fans. Des joueurs qui donnent un signal fort, qu'une nouvelle page s'ouvre en équipe de Tunisie, appelée à nous rassurer avant la double confrontation contre la RD Congo, capitale pour la suite de notre parcours aux qualifications de la prochaine Coupe du monde.