Par Jalel MESTIRI Dans ses différentes prises de position, bonnes ou mauvaises, Maâloul est le genre d'entraîneur qui laisse rarement indifférent. Il a aujourd'hui pour mission d'accompagner la sélection et les joueurs dans cette grande métamorphose. De réussir la transition lui permettant de se démarquer de l'esprit conformiste et d'oser tous les genres... Adeptes ou contestataires, on ne peut qu'accorder à Maâloul le mérite d'avoir libéré, le temps d'un match, les joueurs, d'avoir intégré dans le football qu'ils expriment et dans le registre dans lequel ils évoluent une profondeur dans le jeu. On peut cautionner, comme on peut désapprouver ses méthodes et sa manière d'interpréter les choses. Mais nullement celle d'interpeller et d'intéresser les joueurs. Chose qui a énormément manqué à Kasperczak. La sélection ne pouvait plus continuer avec le Franco-Polonais. Sur le terrain ou dans les vestiaires, le message ne semblait plus passer. L'équipe est tombée à un niveau presque jamais atteint. Mais indépendamment de ce qui a été réalisé avec Kasperczak, la sélection a manqué d'allure et de réalisme. Dans la tenue globale sur un match, dans les vertus collectives, dans l'œuvre de l'équipe et dans tout le reste, il y a tant de promesses pour que la sélection continue à galoper au maximum de ses moyens et soit capable de rompre avec une époque qu'on espère aujourd'hui révolue. Loin des excès et des jugements précipités, vu ce que l'équipe de Tunisie a laissé entrevoir sous la conduite de son nouveau responsable technique, l'on est en droit de penser qu'elle emmagasine de la confiance pour la suite des épreuves et qu'elle installe un mode et un modèle qui peuvent prendre de la consistance à tout moment. Serait-elle en train de réussir la transition lui permettant de se démarquer de l'esprit conformiste et d'oser tous les genres ? Une palette plus large pour dérouler un football multiforme? Il y a certainement les individualités qui on fait la différence contre l'Egypte. Mais la star devrait incontestablement être l'équipe. Encore, il y aura, au bout du compte, une certaine culture, une originalité dans le jeu. Il y a aujourd'hui forcément une bonne matière à réflexion sur les aptitudes de la sélection. Sur les choix tactiques, sur les convictions de jeu et sur les dispositions des joueurs retenus. Il n'est pas en effet difficile de deviner que le modèle préconisé renvoie à l'idée d'un rendement collectif et d'une solidarité à toute épreuve à la base de tout ce qui se conçoit et se développe. La manière à la fois simple et décisive, le goût prononcé pour l'effort, le surpassement. Tout cela reste cependant à confirmer. Et cette aptitude à aller plus loin que ce qu'on pouvait imaginer devrait tout simplement mettre en évidence un état d'esprit, un accomplissement, un mode bien particulier de comportement. La réalité sportive de plus en plus rebondissante, de plus en plus expressive. De nouveaux repères ? De nouveaux révélateurs ? De nouvelles révélations ? Dans ce genre d'entreprise, la sérénité mentale est à l'origine de l'impact physique et technique. L'on espère ainsi que la sélection continue à optimiser ses points forts. Quelque part, c'est une façon bien particulière de suggérer que la créativité et la rigueur font la paire et qu'elles sont aussi capables de faire la différence... Dans ses différentes prises de position, bonnes ou mauvaises, Maâloul est le genre d'entraîneur qui laisse rarement indifférent. Il a aujourd'hui pour mission d'accompagner l'équipe et les joueurs dans cette grande métamorphose. Plus encore : de trouver le registre dans lequel ils sont censés s'exprimer mieux et plus. Mais d'une manière particulière de combattre la passivité, de renforcer le sentiment d'appartenance à une équipe. A une institution.