«Je note que tout a changé avec Nabil Maâloul. Avec le nouveau sélectionneur, les joueurs ne se dispersent plus. Ils sont de plus en plus concentrés et en mouvement. C'est aussi par la vitesse des déplacements et des transmissions que désormais la Tunisie se crée des espaces devant. Je pense que Maâloul focalise particulièrement sur la recherche des espaces. Sa philosophie consiste à étirer l'adversaire (avec deux ailiers) et faire sortir les axiaux défensifs de leur base. C'est payant ! Puis, il peut compter sur de fabuleux techniciens qui déséquilibrent leur vis-à-vis par le dribble. La finalité, fissurer le bloc adverse par des accélérations soudaines individuelles ou collectives. Bref, avec lui, tout est mis en œuvre pour faire plier un adversaire, qu'il soit regroupé en défense ou en mode bloc avancé. Avec l'approche de Maâloul, un adversaire de type «bunkérisé» ne tiendra pas longtemps à ce jeu du double rideau défensif. En clair, le jeu défensif destructeur adverse, même si l'Egypte n'y a pas eu recours, ne portera pas de résultats face à une Tunisie animée et aux joueurs interchangeables. Une autre facette de Maâloul est à rappeler. En tentant de mettre en place un dispositif audacieux qui lui est cher, il ne lance pas seulement un défi à ses joueurs. Il se le lance surtout à lui-même! Comme tous les bons philosophes, il se remet en question pour mieux avancer. De l'intensité physique, de la vitesse et de la percussion. On peut dire énormément de choses sur Nabil Maâloul, mais personne ne peut nier qu'il a su remettre en selle la Tunisie. L'équipe a fière allure et elle semble dotée d'une force tranquille. Vous savez, le football tient en quatre mots : concentration, mobilité, rotation et repli. En clair, quand l'adversaire a le ballon, toute l'équipe doit faire le pressing le plus près possible de la surface adverse». «Des joueurs solidaires et imprégnés de valeurs» «Comme remarqué face à l'Egypte, notre sélection s'est illustrée par un ratissage et un quadrillage qui ont fini par indisposer l'adversaire. Un Team Tunisie qui joue avec un schéma court, avec peu de distances entre les lignes. La patte du sélectionneur est forcément là. Il place ses joueurs sur l'une des moitiés longitudinales du terrain pour obtenir une supériorité numérique. Si les joueurs le font bien, l'adversaire n'a pas d'issue ! Un pressing effréné et des passes qui donnent le tournis, c'est ça le jeu d'attaque. Et, comme dit le dicton, le football offensif est infini ! Ça diffère de la touche de Kasperczak. Le Franco-Polonais ayant fini par se faire «bouffer» par son personnage et son intransigeance. D'ailleurs, au vu de notre dernière campagne continentale, Kasperczak aurait dû changer de discours. Car, au final, espérer gagner, c'est être réaliste. Espérer se faire éliminer en quarts de finale ou en demi, c'est être défaitiste ! Maâloul, quant à lui, a su habilement apporter de l'eau à son moulin. Globalement, je pense qu'il est en train de faire du bon travail avec ses joueurs. Ils font des efforts. Ils semblent solidaires et imprégnés de certaines valeurs. C'est un bon début. Qu'il semble loin le temps de ces querelles intestines qui ternissent notre équipe nationale. Bref, Maâloul a ramené beaucoup de quiétude dans la maison. Oui, on peut accomplir de grandes choses quand tous regardent dans la même direction. Quand l'équipe est soudée et que tout le groupe est tourné vers la réalisation d'un objectif commun. Il est trop tôt pour parler de bilan comparé mais il n'y a pas photo entre la touche des deux timoniers en question».