Arrière-garde renforcée et joueurs repêchés… Révolution à l'Espérance? Nabil Maâloul savait qu'une défaite face à Jaraaf — même si la qualification est acquise — ne serait pas acceptée par les Espérantistes. Le scénario du match ASPAC était à éviter à tout prix pour Maâloul et ses joueurs. D'ailleurs, le dispositif mis en place face à Jaraaf est inédit depuis l'avènement de Maâloul : défense plate à quatre joueurs et trois milieux défensifs en la personne de Banana, Korbi et Roger Touindouba. Devant, Darragi a été confirmé dans le rôle de distributeur de jeu, alors que Bouazzi faisait l'animateur du couloir gauche derrière Dramane. Nouvelle configuration de jeu avec un incontestable tempérament défensif. Chose que l'on n'a pas l'habitude de voir à l'Espérance. A l'arrivée, une victoire par la plus petite marge mais à laquelle l'EST tenait beaucoup. Ce n'est pas une question de qualification mais une question de crédibilité : on ne peut pas perdre contre une équipe qu'on a battue 5-0 à l'aller. Le résultat y était, la personnalité aussi mais il n'y avait pas la même inspiration en attaque. Comme quoi, on ne peut pas tout avoir. Les oubliés, encore une fois Un nouveau visage des «Sang et Or» avec trois milieux récupérateurs. Et quand on parle de nouveaux visages c'est également de nouveaux (anciens) joueurs lancés par Maâloul qui a refait confiance à Wissem Abdi dans le rôle de libero. Ce dernier n'a pas eu à trop se déployer face à des attaquants sénégalais, timides et très limités. Ce joueur, qu'on dit à problèmes, a-t-il encore les moyens de rebondir? Difficile de le juger face à Jaraaf. Mais Abdi a toujours la confiance de son entraîneur. En dépit de fortes réserves dans le camp «sang et or». Second joueur récupéré : Roger Touindouba, auteur du but de la victoire à la 40'. Cela fait un bail qu'il n'a pas joué dès le départ, malgré cela, le Camerounais s'est montré toujours aussi généreux, intelligent et… efficace avec ce but, mélange de finesse et de maturité tactique. Ce n'est pas tout, Maâloul a essayé Banana dans le rôle de milieu défensif. Lui qui a l'habitude d'évoluer dans l'axe mais qui a dû avancer de quelques mètres pour épauler Korbi et Roger. Milieu compact qui n'a pas concédé des espaces aux joueurs de Jaraaf. Match honnête pour le sénégalais à qui on a préféré Abdi dans l'axe. Formule payante? Cela demande confirmation car la «révolution tactique» ne peut confirmer son bien-fondé que face aux grands adversaires. Ben Chrifia confirme… L'Espérance a bien quadrillé le terrain en première mi-temps. Bloc uni, pressing constant dans l'entrejeu et une énorme dose de réalisme, ils n'ont pas cherché à faire le jeu mais plutôt le break sur la première occasion. Le scénario du but illustre parfaitement ce qu'on dit. Derrière cette omniprésence, une confiance un peu retrouvée en défense. Là, on peut dire que Moez Ben Chrifia fait du bon boulot. Excellent placement, courageux sur les duels, sobre il est bien parti pour faire oublier les… doutes à ce poste. Le coach «sang et or» a-t-il trouvé sa formule? L'EST va-t-elle retrouver un football plaisant et efficace à la fois? Autant d'interrogations qui exigent des réponses sûres et durables.