Seif Chaouch, fondateur de la galerie Roubtzoff à La Marsa, vient d'annoncer le lancement dans deux mois de la première maison de vente aux enchères d'art plastique «Marsa enchères». Cette maison de vente, la première en Tunisie, sera spécialisée dans les œuvres d'art plastique : tableaux, céramiques, sculpture, tapisserie, etc. «Cette structure est indispensable en Tunisie. Elle permettra aux artistes et amateurs d'art d'expertiser leurs œuvres ou de les vendre aux meilleurs prix», déclare Seif Chaouch. Il s'agit d'organiser le marché de vente de l'art en mettant en place le code de l'artiste. Il y aura plusieurs ventes du même artiste selon les formats et des prix qui seront répertoriés sur les sites ce qui permettra aux amateurs de l'art d'avoir une idée sur la valeur de l'artiste. «Le code de l'artiste n'est pas réalisé par l'artiste, ni le galeriste, mais par les enchérisseurs eux-mêmes. Des catalogues en ligne seront disponibles», souligne l'initiateur de ce projet. A cet effet, trois canaux de vente d'œuvres d'art sont prévus. Les estimations seront gratuites, les gens apporteront leurs œuvres à la galerie ou bien le galeriste se déplacera pour voir leurs œuvres ou alors l'envoi se fera par mail ou sur le site avec description et photos des œuvres. La première possibilité, la vente de gré à gré, autrement dit chercher directement un client si l'un ou l'autre ne veulent pas que l'œuvre soit publié sur internet. La deuxième, la vente en ligne : les gens enchérissent quand le prix de réserve est atteint, les chiffres deviennent envers et donc l'œuvre est vendue et l'enchère progresse dans ce sens. La troisième possibilité, la vente en live dans la salle où les gens peuvent suivre par téléphone et par vidéo de chez eux comme à l'international. Les acquéreurs peuvent accéder à des catalogues en ligne sur leur téléphone. Ils peuvent enchérir sur leur portable. Ils peuvent s'inscrire sur une vente en communiquant leurs coordonnées bancaires, leurs adresses, etc. «Actuellement, les ventes se font de manière illégale dans les maisons grâce à des intermédiaires. N'importe qui vend des œuvres qu'elles soient vraies ou fausses et de nombreux acheteurs se font avoir», fait remarquer Seif Chaouh. La traçabilité d'une œuvre d'art est donc une donnée importante. En raison de l'absence d'experts agréés en Tunisie à l'échelle internationale, le directeur de «Marsa enchères» utilisera le nom d'un expert étranger qui travaillera pour le compte de la Maison, et ce, dans le but de certifier l'authenticité des œuvres. Il est prévu également le recours à la description de bonne foi sur le site en mentionnant que l'œuvre n'a pas été expertisée. «On dira indirectement qu'on ne garantit pas l'authenticité de l'œuvre», explique notre interlocuteur. C'est dans la galerie elle-même que se tiendra la vente aux enchères. La vente se fera en un seul jour mais elle se préparera un mois avant. Pour les ventes en ligne, de nouvelles œuvres seront proposées toutes les semaines. Le démarrage de «Marsa enchères» est prévu dans un mois ou deux dès que le site sera prêt. «Le processus est lancé mais le problème le plus important, à part celui de l'expert est celui de la formation. J'appelle à la formation de jeunes experts dont la tâche serait aussi de protéger le patrimoine», insiste-t-il. La vente des œuvres tunisiennes à l'échelle internationale constitue un problème important. «Tout le monde vend illégalement. Pour passer par la douane on est obligé de mentir sur le prix de l'œuvre. J'ai déposé une demande pour la vente en ligne au ministre de la Culture depuis août 2016 et jusqu'à présent je n'ai pas obtenu de réponse», avoue-t-il. Un autre problème de taille qui risque de compromettre le projet est l'absence de PayPal en Tunisie. Les étrangers ne peuvent acheter que s'il y a sécurité du paiement et l'unique paiement sécurisé est PayPal. Plusieurs étapes sont à régler pour que le projet démarre sur de bonnes bases.