La qualité de l'effectif, l'ambiance autour de la première équipe, les renforts et la stabilité, autant de facteurs qui jouent pour les Espérantistes et les Etoilés. Le CA et le CSS ont besoin de plus de sérénité et de qualité pour atteindre le niveau des deux favoris. Avancer le nom du champion avant même le coup d'envoi du championnat relève souvent de l'insensé, du sensationnel. On sait bien que notre championnat s'est toujours joué entre les quatre clubs riches et forts du championnat. Pour l'anecdote, il faut remonter à 1984 pour voir un club autre que les 4 grands l'emporter, à savoir le CAB. Depuis, c'est l'EST, le CA, l'ESS et le CSS qui, à tour de rôle avec un avantage clair et net pour l'EST, qui jouent afin de remporter le titre. Et maintenant, on remarque que parmi les 4 grands du championnat, les choses ne sont pas si équilibrées. L'EST domine encore grâce aux moyens financiers mobilisés et la qualité des renforts qu'elle effectue à chaque intersaison. L'ESS étant le seul club à pouvoir tenir le coup et jouer jusqu'à la dernière seconde les deux dernières saisons. L'EST et l'ESS paraissent les deux équipes les plus blindées, les plus homogènes et les moins fragiles. Cela s'est confirmé lors des deux derniers exercices. Y aura-t-il des changements pour 2017-2018? Pour répondre à cette question, il faudra révéler deux points : est-ce que l'EST et l'ESS ont déjà mis le grand braquet par rapport au CA et au CSS? Et ces deux derniers ont-ils préparé quelque chose de solide pour espérer revenir à la hauteur de l'EST et l'ESS? Certainement que les matches amicaux ne servent pas à tirer des enseignements absolus, et certainement aussi que les choses sérieuses commenceront le 15 août et pas avant. Mais, ce qui s'est passé à l'intersaison, la qualité des recrutements, l'ambiance autour de la première équipe sont aussi des points qu'on peut mettre en valeur pour pouvoir lire ce qui peut se produire lors du championnat. Ces indices sont convergents à notre avis vers la poursuite de la domination de l'EST et de l'ESS, les plus solides. Par rapport au CA et au CSS, qui ne vivent pas le même contexte, l'EST et l'ESS semblent avoir quelque chose de plus et de mieux. Effectif et renforts Ce sont les grands joueurs, les équipes homogènes qui jouent les premiers rôles. Avoir les meilleurs joueurs ne suffit pas, nous en convenons, mais sans effectif de qualité, sans solutions de rechange, sans joueurs clefs qui gèrent les vestiaires et les moments tendus, sans joueurs «compétents» à des postes clefs comme le gardien, le milieu relayeur ou l'attaquant, une équipe ne peut pas aller loin. Et quand on voit les mouvements sur le «mercato», on voit bien que l'EST s'est bien renforcé. Elle a un effectif qui nous semble de qualité et qui n'aura pas de soucis à dominer le championnat. Une équipe où on ramène Kom pour épauler Sassi, Coulibaly, Bguir Chaâlali à l'entrejeu, une équipe où un certain Moncer n'a pas de place dans le banc, abondance oblige, c'est une équipe qui a mis la barre haut sur le championnat tunisien. Ben Youssef, Khenissi, Badri et maintenant Jouini, Besseghaïer, c'est aussi une ligne d'attaque qui promet. Côté effectif, l'ESS est logiquement la seule équipe qui, pour le moment, a un effectif et des joueurs qui peuvent rivaliser avec l'EST. Les Etoilés ont conservé Ben Amor, Lahmar, Negguez, M'sakni, Acosta et Bangoura, piliers de l'équipe, pour mettre la main sur des joueurs de tonus et de qualité comme Konaté, Chermiti et Maraï. Le seul problème qui se pose pour cette ESS, qui a de la qualité, est son mental. On a bien vu comment elle s'est effondrée lors du dernier match contre l'EST. Velud et ses joueurs ont-ils surmonté ce mauvais souvenir? On le verra bien lors du championnat; et on verra bien si l'Etoile a du souffle. CA et CSS : des choses à faire... Avoir un nom de grand club ne suffit pas pour gagner le titre de champion. Le CA et le CSS en sont l'illustration parfaite. Ce sont deux grands clubs oui, populaires, oui, et qui jouent pour le titre, mais les temps ont changé. En championnat, ils sont moins forts que l'EST et l'ESS. A deux semaines du coup d'envoi, le CA et le CSS, et malgré leur volonté, ont-ils réduit l'écart qui les sépare de l'EST et de l'ESS? C'est pratiquement non. Les moyens humains et financiers sont beaucoup moins importants. Au CA, par exemple, l'effectif déjà moyen et pas de qualité s'est appauvri avec le départ de plus de 5 joueurs. Côté renforts, les noms de Lartey, Ondouma et Anibala sont intéressants, mais peut-on rattraper l'EST ou l'ESS seulement avec un quota réduit de joueurs étrangers? Côté ambiance et entourage du CA, inutile de rappeler que le club vit encore les effets du séisme qui aurait pu coûter cher à Slim Riahi. Ce dernier gère comme d'habitude au gré de son humeur. Après avoir changé le staff (c'est un rituel), voilà qu'il lâche (déjà) le nouveau directeur sportif, Wajdi Essid. Au CA, c'est toujours ces conflits et ces coulisses chaudes qui mettent l'équipe loin des prétendants. Quant au CSS, l'effectif est bon avec une nouvelle génération qui monte. Malgré l'interdiction de recrutement, le CSS a pu construire une équipe d'avenir, mais qui manque d'expérience. De plus, et comme au CA, l'entourage du CSS est mouvementé. Moncef Khemakhem est, comme S. Riahi, un président spécial qui gère selon son humeur et qui aime rentrer dans des confits fatals. Le duel EST-ESS est une hypothèse qui se confirme de plus en plus.