Le doyen des clubs tunisiens a, amplement, honoré son engagement en s'offrant et en offrant à la Tunisie un nouveau sacre international, en l'occurrence la Coupe arabe qu'il vient de remporter au terme d'une finale âprement disputée avant-hier à Alexandrie contre les Jordaniens d'Al Faïçali (3-2). Nul doute que l'Espérance Sportive de Tunis, qui vient de remporter, haut la main, le trophée de la vingt-septième édition de la Coupe arabe des clubs qui s'est déroulée à Alexandrie du 22 juillet au 6 août courant, mérite tous les éloges et les honneurs. Grâce à ses cinq victoires en cinq matches joués, elle a donné la preuve qu'elle est la plus forte de toutes les équipes arabes ayant pris part à cette joute qui fut, somme toute, très intéressante de par la qualité de jeu et le nivellement des participants dont seule l'Espérance fut au-dessus du lot. Malgré la présence d'Al Ahly, Ezzamalek, Al-Hilal, Al-Merrikh, Al Faïçali, et le FUS Rabat, les «Sang et Or» n'avaient qu'une chose en tête en se déplaçant en Egypte : se comporter en conquérants et rentrer à la maison munis du sacre arabe. Leur objectif fut méritoirement atteint. Et jusque-là, l'EST a réalisé la jolie performance de remporter un deuxième titre pour le compte de la saison 2016-2017 après celui de champion de Tunisie. Elle a certes loupé la coupe de Tunisie, mais il lui reste encore le plus majestueux des trophées, à savoir celui de la Champions League africaine dont la finale est prévue, comme d'habitude, à la fin de l'année en cours. Le parcours de l'EST en Coupe arabe a quand même laissé entrevoir certaines défaillances à corriger le plus rapidement possible pour que l'équipe tourne à la perfection. Et c'est surtout dans le match de la finale d'avant-hier contre Al Faïçali où le rêve espérantiste était à deux doigts d'être bizarrement brisé. Sinon, comment expliquer le fait que les protégés de Faouzi Benzarti, qui ont bien géré la première heure du match et réussi à avoir un avantage éloquent de deux buts à zéro grâce à deux jolis coups de patte, œuvre du gaucher Saâd Bguir, se font rattraper à la marque (2-2) ? Ce fut très frustrant pour les supporters «sang et or» qui croyaient pourtant que le sort de la finale était déjà scellé avec le consistant avantage de leur équipe. Mieux encore, tout le monde pensait que l'on s'acheminait vers un score fleuve en faveur de l'EST. Revoir le chapitre de la défense Pour comprendre comment l'Espérance en est arrivée là en prenant le risque de perdre son match face à des Jordaniens très entreprenants en attaque, il n'y a pas trente six mille explications. C'est le rendement de la ligne arrière espérantiste qui donne à réfléchir et qui se doit d'être revisitée surtout sur le plan tactique. En effet, il s'est avéré que l'axe défensif pose problème avec les interventions hasardeuses de Dhaouadi et Machani qui pèchent souvent par un déphasage criard, notamment sur les balles aériennes. Leur lenteur face à des attaquants rapides et qui maîtrisent l'art de l'anticipation est désormais en passe de devenir problématique. Heureusement que Faouzi Benzarti a eu la présence d'esprit de combler cette grande lacune en incorporant en renfort Montasser Talbi dans l'axe. Du coup, les dégâts ont été éliminés et toute l'équipe a recouvré sa verve avant de marquer le but de la victoire, réalisé par Chamseddine Dhaouadi dans les prolongations. De ce fait, Faouzi Benzarti devra ainsi reconsidérer ses choix tactiques en défense et probablement opter pour un axe défensif à trois afin d'éviter d'exposer son équipe à des retournements de situations qui pourraient être synonymes de déconvenues regrettables surtout que les choses sérieuses en Champions league africaine vont bientôt commencer.