Rien de nouveau sous le soleil du championnat de la Ligue 1. Le nouvel exercice 2017-2018 commence dans la suspicion, la polémique, les accusations et la fureur. C'est un scénario de déjà-vu que proposent les deux premières journées de la compétition. Et comme par hasard, ce sont le CA et le CSS, les deux clubs qui ont maille à partir avec la fédération depuis quelque temps, qui trouvent matière à redire et haussent le ton. Le Club Africain monte au créneau pour dénoncer l'arbitrage de Mohamed Saïd Kordi. En l'absence de retransmission télévisée, il s'appuie sur les images diffusées sur le site de la fédération pour conclure que si le referee de son match à Monastir a invalidé deux buts, au moins le second inscrit par Oussama Darragi est tout ce qu'il y a de plus régulier et ne souffre aucune irrégularité. Pas même du prétendu hors-jeu sifflé par Kordi. Le club de Bab Jédid trouve que trop c'est trop. Et que, prises une à une, les erreurs arbitrales qui lui sont défavorables, ces dernières saisons, ont de quoi abattre un chêne. Cela fait beaucoup de points, de quoi susciter la colère du public et semer le trouble. Compte tenu de ses démêlés avec la fédération qui sont connus de tous, le club de Slim Riahi se sent visé par cette accumulation de «fautes arbitrales». La fédération va ouvrir une enquête sur la prestation arbitrale de Kordi. Mais le CA réplique qu'il n'a que faire d'une telle enquête, le mal étant fait, à l'en croire. L'Union Sportive Monastirienne s'invite au débat en épinglant l'attitude des grands clubs qui ne reconnaissent pas aux petits tout droit de défendre crânement leurs chances, comme s'ils devaient jouer le rôle de victimes expiatoires. Le nouveau promu met l'accent sur les difficultés financières intenables auxquelles doivent faire face les «petits» et estime que leurs efforts sont mal récompensés par une telle cabale autour de l'arbitrage du match USM-CA, par exemple. Un chapelet de fautes arbitrales De leur côté, les fans du Club Sportif Sfaxien sont en colère. Ils ont mis sur les réseaux sociaux le chapelet des fautes arbitrales dont a été victime leur club durant les deux premiers matches de la saison. Ils considèrent que dimanche dernier, l'arbitre Nasrallah Jaouadi a sifflé un penalty inexistant qui a permis au Stade Tunisien d'égaliser, tout en privant Maher Hannachi d'un penalty indiscutable. Bien entendu, comme on peut devenir entraîneur, on peut se transformer en homme en noir. On ôte d'une certaine manière son mérite à l'adversaire en se déclarant victime d'une injustice arbitrale. Toutefois, les images sont souvent cruelles pour certains arbitres-maison qui se laissent impressionner par l'atmosphère ambiante. Et cela s'est accentué depuis l'interdiction faite au public visiteur d'accéder aux stades. Le ST et l'USM vont inévitablement en payer un jour ou l'autre le prix lorsqu'ils évolueront loin de leurs bases. La guerre des ultras Comme si ces soucis récurrents d'arbitrage ne suffisent pas, il faut leur ajouter les bagarres entre groupes de supporters d'un même club. Dimanche dernier à Radès, ceux de l'Espérance Sportive de Tunis ont donné à voir une violence bête et gratuite. Douze arrestations ont été effectuées. Ce genre de règlement de comptes n'est pas nouveau. Il remonte de temps en temps à la surface. Le président du club, Hamdi Meddeb, est le premier à se sentir trahi après ses sacrifices par ces bagarres qui surviennent, alors que l'équipe carbure à cent pour cent. Il est clair que le volet résultats et performances est le dernier souci de ces ultras. Un championnat sans images télévisées, des nuages qui s'amoncellent au ciel bleu de notre foot estival : on connaît le prix du silence observé par les instances confrontées au conflit avec la télévision nationale et à la sempiternelle crise de l'arbitrage. Pourtant, l'heure de vérité approche: l'équipe de Tunisie va jouer son avenir mondialiste en cinq jours, les premiers du mois de septembre. Les chamailleries du championnat relèguent au second plan cette priorité. Provisoirement, on espère, tout de même...