Vernissage de l'exposition de photographies et de vidéo «Ce qui demeure» d'Ismaïl Bahri suivi d'une rencontre et d'une discussion avec l'artiste, ainsi que Adnen Jdey, chercheur en philosophie contemporaine et en esthétique à l'Université de Tunis, le jeudi 28 septembre à partir de 17h00 à la galerie Selma-Feriani à Sidi Bou Saïd. Dès jeudi prochain, la galerie Selma-Feriani nous invite à plonger dans les méandres de l'invisible, de lire entre les tons, de disséquer l'ombre de la lumière, de suivre les traces d'un photographe-philosophe à la démarche singulière. Il s'agit d'Ismaïl Bahri. Né à Tunis en 1978, le jeune artiste évolue entre Paris et Tunis. Sa technique artistique repose, sans négliger pour autant, sur le dessin, la photographie et l'installation. Les travaux d'Ismaïl Bahri sont, souvent, le résultat d'une série d'opérations dont les acteurs sont toujours des éléments simples issus du quotidien, tandis que l'intrigue se noue dans l'interaction qui s'établit entre eux : une goutte d'eau qui, apposée sur la peau, réagit aux pulsations artérielles, un fil qui se rembobine, les fibres d'un papier qui s'imprègnent d'encre... Par son regard attentif, son sens du détail et son goût pour l'énigme, l'artiste provoque des micro-événements dont il interroge les conditions de visibilité. Sa dernière exposition proposera au visiteur un parcours sobre et cohérent autour de séquences vidéo réalisées par l'artiste, de photographies et d'installations. En multipliant les protocoles et les gestes, l'artiste manipule quelques objets banals afin de mettre en exergue leurs propres qualités, offrant, ainsi, une réflexion sensible sur le statut de l'image, de la vidéo et des conditions de visibilité du monde. Dans les photographies réalisées en noir et blanc, les ombres et les traces de lumière prennent forme et livrent toute l'intensité lumineuse du détail. La plupart des œuvres d'Ismaïl Bahri imposent une certaine distance, une rigueur qui permet au regard de pénétrer dans le cadre et de se perdre dans l'image, d'aller vers ces détails qui composent le sujet et d'écouter ce qu'ils ont d'important à dire et à témoigner. Optant donc pour une construction presque numérique, l'artiste construit un espace quasi virtuel qui opère dans le domaine de la construction réflexive. Dans une constante oscillation entre réel et métaphore, matière et virtualité, on explore le visible dans les interstices de l'allusion et de l'illusion. Dans certaines de ses œuvres, on voit naître des particules lumineuses, des images fantastiques, surréelles et d'une étrangeté tout aussi fascinante que troublante. Entre vision réelle et projection imaginaire, entre espaces géographiques et espace mental, le visiteur est amené à explorer, questionner et interpréter les données et territoires qui l'entourent, ceux physiques et tangibles, et ceux dématérialisés pour ne garder que l'essentiel !