Lancement de la 1ère édition du Festival de la lumière de Tunis, initié par des artistes tunisiens et internationaux bénévoles et qui a lieu dans plusieurs endroits de la Médina de Tunis jusqu'au 4 septembre prochain. Le coup d'envoi de la 1ère édition d'un nouveau-né culturel et artistique unique en son genre en Tunisie et dans toute l'Afrique, le Festival de la lumière «Interference», a été donné mercredi dernier lors d'une rencontre entre organisateurs, participants et un nombre de journalistes et d'artistes à Dar Ben Achour à la Médina. Lors de cette rencontre, les organisateurs bénévoles, à savoir l'artiste et universitaire allemande Bettina Pelz et l'architecte diplômé de l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis (Enau) Aymen Gharbi, ont évoqué les différentes étapes qu'ils ont vécues lors de la mise en œuvre de ce projet participatif. Un projet qui, selon eux, a été rendu possible grâce aux ressources locales, à l'initiative, l'engagement et aux aides financières et/ou matérielles de nombreux intervenants bénévoles et autres mécènes dont le but est de faire réussir ce projet culturel. Il s'agit d'un festival artistique mais aussi engagé puisqu'il met un point d'honneur à se focaliser sur «un programme qui reflétera les changements politiques et socioculturels en cours, ainsi que le rôle de l'artiste pour le développement d'une culture démocratique». A savoir que dans ce même esprit d'échange et de partage, l'équipe proposera aux personnes désireuses d'assister au festival, ou encore de s'immiscer entièrement dans cette ambiance d'art et d'internationalité, d'intégrer les lieux qui seront fréquentés par les différents artistes et comités, tels que les hôtels et restaurants où ils résident et s'attablent. Poussés, donc, par l'envie de créer, de partager et de communiquer leur art de la lumière, des artistes et des professionnels internationaux ont répondu présent et se sont réunis à Tunis, investissant différents sites de la Médina, citons : Rim Bchir (tn), Vicki Da Silva (us), Designlab (tn), Gianluca Fratantonio (it), Houda Gorbel et Wadi Mhiri (tn), Tom Groll et Kuno Seltmann (de), Tom Groll (de), Andrea Thembie Hannig (za/de), Hartung et Trenz (ve/de), Margareta Hesse (de), Annika Hippler (de), Joeressen et Kessner (de), Sonia Kallel (tn) et Dominik Lejman (pl), Kris Limbach (de), Amira Mkacher et Fadoua Msilini (tn), Marcus Neustetter (za), Diana Ramaekers (nl), RaumZeitPiraten (de), Farouk S'habou (tn), Ursula Scherrer et Lilia B. Romdhan (ch, tn), Robert Sochacki (pl), Kurt Laurenz Theinert (de), Ingo Wendt (de) et Xenorama (de). Au cœur d'une Médina baignée dans des halos de lumière Le festival offrait, également, l'occasion à des conservateurs et des producteurs d'art et de lumière tunisiens et internationaux pour discuter de l'impact de leurs festivals sur la culture démocratique, la sphère publique, et le développement urbain. C'était l'occasion, aussi, de réfléchir sur le potentiel de développer une biennale d'art de lumière pour Tunis. La rencontre s'est poursuivie par des visites guidées, une sorte d'avant-goût attractif de ce qui sera présenté durant les soirées du festival. Nous voilà face à des lieux qui se dressent et des parcours qui se dessinent en ombre et en lumière. Nous emboîtons le pas aux guides. Ils nous promènent à travers des lieux, là où les artistes de la lumière ont pu, à chaque fois, mettre en valeur un élément particulier de l'architecture de la Médina magnifiée par les différentes projections et le jeu de lumière qui ont servi de revêtement aux vieux murs de la Médina ou à l‘intérieur des maisons : Dar Lasram, Dar Ben Achour, Palais Kheireddine, Madrasat Bir Lahjar et tant d'autres. Entre vision réelle et projection imaginaire, entre espaces architecturaux et pensées philosophiques ou inspiration artistique, on est amené à revoir des lieux familiers avec un nouvel œil, à explorer des chemins, à questionner et à interpréter les données et les territoires qui les entourent, ceux physiques et tangibles, et ceux immatériels et émotionnels. En observant les diverses installations et créations issues de l'art numérique, audiovisuel et interactif, on se sent littéralement plongés dans une autre dimension. Cartographie sensible, matérielle et immatérielle, des images génératrices et narratives sont scandées par des partages d'espaces. Optant donc pour une construction numérique dynamique, chacun des artistes construit un espace quasi virtuel qui opère dans le domaine de la construction réflexive. Dans une constante oscillation entre réel et métaphore, matière et virtualité, on explore l'art audiovisuel dans les interstices de l'allusion et de l'illusion. Dans certaines œuvres, on voit naître des particules lumineuses, des images fantastiques, réelles ou surréelles et d'une étrangeté tout aussi fascinante que troublante. Une expérience singulière offerte en partage jusqu'au 4 septembre et durant laquelle les participants seront sur les sites choisis et expliqueront aux visiteurs les particularités de leurs démarches et leurs conceptions. Les organisateurs ont également mis au point une map (carte) et une application pour faciliter les visites au public. Elles sont disponibles pour téléchargement sur le site web du festival : http://intunis.net/. Rappelons que le point de départ des visites guidées (gratuites) sera la Mosquée Zitouna à partir de 18h00. Un événement qui vaut absolument le détour !