«Entre vision réelle et projection imaginaire, entre espaces géographiques et espace mental, le visiteur est amené à explorer, questionner et interpréter les données et territoires qui l'entourent, ceux physiques et tangibles, et ceux dématérialisés». Le coup d'envoi de la 9e édition du festival des cultures numériques E-FEST, qui se déroule du 8 au 16 novembre, a été donné samedi soir au Palais El Ebdellia à La Marsa avec le vernissage de l'exposition collective intitulée : «Mapping et territoires transcendés» qui regroupe les œuvres d'artistes tunisiens et étrangers. Citons : Daniel Canogar (Espagne), «Scanner», «Gaëtan Robillart» (France), «En recherchant la vague», «Candas Sisman» (Turquie), «IPOcle», «Mark Fell» (Royaume-Uni), Centrality, Rotation, Convolution, Arthur Zerktouni (Maroc/France), She's used to, scenocosme (France), «Metamorphy», Ali Tnani (Tunisie), «Data Trails», Haythem Zakaria (Tunisie), «Triptych#2//Alif», Fabio Perletta et Giustino Di Gregorio (Italie), «Trapped Light», Farah Khelil (Tunisie), «Figures sagittales», «Visualizing Impact» (Liban), «Visualizing Palestine», Hajer Chalbi (Tunisie) et Nicolas Pfeiffer (Belgique), «The Border Game», Latona Mike et Jozef De Leeuw (Belgique), «Origapping 201». En observant les diverses installations et créations issues de l'art numérique, audiovisuel et interactif, exposées dans les salles communicantes du palais, on se sent littéralement plongés dans une autre dimension. Une ligne lumineuse avant, une après, une gauche, une droite, une en haut et une autre en bas unissant tout un monde. Cartographie sensible, matérielle et immatérielle, des images génératrices et narratives sont scandées par des partages d'espaces. Ce sont les lignes qu'il faut considérer à travers ces installations, ces réseaux en fait, si l'on veut comprendre ces œuvres, car les lignes ou les liens changent, évoluent : conjugaison de données et d'émotions pour interpréter une information ou une situation, ligne horizontale ou verticale, perpendiculaire ou parallèle, ligne pointillée, plan ou arrière-plan rapprochent, localisent, focalisent, instruisent... «les créations numériques transcendent les langages des arts visuels , entre vision réelle et projection imaginaire, entre espaces géographiques et espace mental». Optant donc pour une construction numérique dynamique, chacun des artistes construit un espace quasi virtuel qui opère dans le domaine de la construction réflexive. Dans une constante oscillation entre réel et métaphore, matière et virtualité, on explore l'art audiovisuel dans les interstices de l'allusion et de l'illusion. Dans certaines œuvres, on voit naître des particules lumineuses, des images fantastiques, surréelles et d'une étrangeté tout aussi fascinante que troublante. Une invitation au voyage dans un univers parallèle fascinant jusqu'au 16 novembre.