«It» (ça), le film réalisé par l'Argentin Andrés Muschietti, d'après le roman de l'écrivain américain Stephen King, projeté en avant-première mondiale à la clôture du Festival des films d'horreur de Tunis, est actuellement au cinéma Le Palace. Le long-métrage «Ça» figure depuis la semaine dernière au top de la liste des films d'horreur les plus réussis dans l'histoire du cinéma du genre aux Etats-Unis, avec des recettes record dès la première semaine de sa sortie dans les salles, devançant «L'Exorciste» de William Friedkin. Ce film à succès a été découvert par les cinéphiles tunisiens amateurs du genre, en avant-première mondiale, la semaine dernière, dans le cadre du Festival des films d'horreur de Tunis. Le film, toujours à l'affiche de la salle de cinéma Le Palace, continue de drainer chaque semaine un grand nombre de spectateurs, particulièrement les jeunes. Le film en question est une nouvelle adaptation de l'un des romans les plus connus de l'écrivain américain Stephen King. Pour cette adaptation cinématographique, le scénario est fragmenté pour être divisé en deux longs-métrages : le premier film —que nous venons de découvrir— racontant les épisodes de terreur de l'enfance ; le second se consacrant à la revanche du groupe à l'âge adulte. Suivant un groupe d'amis d'enfance hanté par une entité maléfique qui prend la forme d'un clown démoniaque, le roman est tissé d'ingrédients d'épouvante que l'auteur à succès maîtrise parfaitement. Lorsque le clown maléfique revient traquer le groupe d'amis à l'âge adulte, ils se battront pour s'en débarrasser à jamais. Dans ce premier film, Andrés Muschietti a déplacé l'action du bouquin des années 1950 aux années 1980 : les héros ont donc l'âge des spectateurs de la série lors de sa première diffusion, et les références à la culture pop de l'époque abondent, citons : «L'Arme fatale», les «New Kids on the Block», etc. Le film réussit à convaincre dès son impressionnante scène d'ouverture où l'action se passe dans un petit quartier d'apparence paisible aux Etats-Unis. Un jour de pluie, deux enfants jouent, l'aîné a fabriqué un bateau en papier pour son petit frère, qui s'empresse d'enfiler son imperméable jaune et d'aller jouer sous la pluie près du caniveau. Le bateau s'éloigne, l'enfant le poursuit mais, très vite, le bateau glisse dans une bouche d'égout. En tentant de le récupérer, le petit garçon se retrouve nez à nez avec une présence maléfique, qui a pris l'apparence d'un clown. La suite est à la fois prévisible et inattendue. L'enfant sera la première victime du monstre. Et alors que plus personne ne le croit en vie, son grand frère décide de profiter des vacances d'été pour partir à sa recherche et le retrouver, embarquant avec lui ses amis. Une quête qui les amène à croiser le chemin du Clown qui prend à chaque fois une apparence de plus en plus cauchemardesque. Une sorte d'entité qui prend l'allure d'un clown pour attirer les enfants du village jusqu'à lui... avant de les entraîner dans les égouts pour se nourrir de leurs peurs et de leur chair. Cette adaptation prend le temps d'introduire ses héros et ses mystères, sans oublier d'instaurer un climat d'épouvante propice aux frissons. De quoi tenir le spectateur en haleine de bout en bout. Et c'est ce qui fait la réussite du film. Une réussite due, également, au fait que Andy Muschietti aborde son film d'horreur d'une manière différente des autres films du genre. Dans le respect de l'œuvre de Stephen King, ce dernier opte pour une approche plus classique du genre, multipliant les références aux vieilles productions d'épouvante. Celles dans lesquelles les maîtres du genre n'avaient par exemple par peur d'injecter un peu d'humour —et même de l'émotionnel— entre deux scènes angoissantes. Côté casting, chaque acteur maîtrise son personnage et parvient à le rendre attachant. «Ça» ne laisse pas indifférent et donne au spectateur l'envie d'une suite aussi captivante et bien menée que ce premier chapitre.