La plaignante condamnée à deux mois de prison assortie de sursis La Chambre correctionnelle près le Tribunal de première instance Sfax 2 a rendu son verdict dans l'affaire de l'institutrice Faiza Souissi. Des peines allant de cinq mois de prison ferme à deux mois de prison assortis de sursis ont été prononcées à l'encontre des prévenus y compris à l'encontre de la plaignante elle-même. C'est vers le coup de 21 heures, la nuit du lundi à mardi mardi, que la Chambre correctionnelle près le Tribunal de première instance Sfax 2, après avoir statué sur l'affaire de l'agression de l'institutrice Faiza Souissi par des parents, a prononcé les peines de cinq mois de prison ferme à l'encontre des trois accusés jugés en état d'arrestation et cinq mois de prison assortis de sursis à l'encontre des deux prévenues jugées en état de liberté, sachant que le tribunal n'a retenu que la charge d'entrave à la liberté du travail, prononçant un non-lieu quant aux autres charges en l'occurrence la diffamation, l'agression, la violence légère et l'injure à l'égard d'un fonctionnaire de l'Etat pendant l'exercice de ses fonctions. A signaler, aussi, que la Cour a condamné l'institutrice à deux mois de prison avec sursis pour «outrage à avocats», ayant été accusée d'avoir tenu des propos injurieux à l'égard d'un avocat de la défense. Au cours de l'audience, des avocats de la partie civile, en l'occurrence ceux de l'institutrice ont, au cours de leurs plaidoieries, demandé à la Cour correctionnelle près le Tribunal de première instance Sfax2 de se désister au profit du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme eu égard au caractère criminel et terroriste de l'affaire. Les avocats ont demandé des réparations au profit de la plaignante du fait du préjudice moral subi comme ils ont demandé la convocation du commissaire régional à l'Education Sfax1 pour être entendu dans cette affaire. De leur côté, les avocats de la défense ont contesté l'accusation de terrorisme, demandant à la Cour de prononcer un acquittement au profit de leurs clients vu les vices de forme qui ont entaché la procédure d'accusation ainsi que l'absence de fondement juridique justifiant l'engagement de poursuites judiciaires à leur encontre. Dans une déclaration à une radio locale, l'un des avocats de la défense, M. Samir Ben Amor, a qualifié le verdict prononcé par la cour correctionnelle près le Tribunal de première instance Sfax 2 d'injuste vu l'absence de preuves, considérant que ce verdict est de nature à accentuer et à provoquer la recrudescence de la colère de la rue. Il a également exprimé son étonnement vis-à-vis du jugement prononcé à l'encontre de l'institutrice, jugement qu'il considère disproportionné par rapport au délit, d'atteinte à la dignité de la Cour. Pour sa part, l'un des avocats de la partie civile, Me Nôomène Mzid considère que les faits reprochés de la plaignante ne s'élèvent pas au rang de délit, dans la mesure où sa cliente a expliqué à la Cour que les faits relatifs aux parents d'élèves avaient été déformés. Me Mzid a aussi annoncé l'intention des avocats de la défense d'interjeter appel. A noter que l'affaire Faïza Souissi a permis l'émergence de deux clans diamétralement opposés, celui de ses partisans et celui de ses détracteurs, parmi lesquels figure l'imam Ridha Jaouadi qui a traité, dans son compte facebook, l'institutrice de « communiste », prenant clairement la défense des prévenus dans cette affaire où ils sont jugés. «Pour avoir accusé la plaignante de provocations et de violences perpétrées à l'encontre de leurs enfants». L'imam Jaouadi a également fait porter la responsabilité de la «sédition» à l'institutrice et à tous ses défenseurs, en l'occurrence «l'Association des femmes démocrates, la Ligue des droits de l'homme, le front communiste, des parties syndicales partisanes ainsi que des médias de la honte».