De nouveau, la polémique sur le port du tablier reprend. Les filles d'un établissement scolaire pilote à Bizerte ont revendiqué l'égalité avec les garçons. À vrai dire, ce fait ne concerne pas uniquement les élèves, mais aussi les enseignants et certains autres cadres de l'institution éducative ou dans les administrations. Avoir une tenue correcte (notamment quand on fait partie de la Fonction publique) n'est qu'une évidence. Depuis longtemps, tous les agents exerçant dans des administrations étatiques arboraient une tenue vestimentaire spéciale qui les distinguait des autres. C'est ainsi que l'huissier ou chaouch, par exemple, portait un uniforme permettant de le repérer au milieu du reste des agents ou des visiteurs. Les autres agents veillaient, méticuleusement, à être, toujours, présentables. Le port du costume et de la cravate était de mise. Dans le secteur privé, la discipline en la matière était plus rigoureuse. Particulièrement dans les métiers des banques, de la finance et des assurances. Un minimum de respect Aujourd'hui, il s'en est suivi un relâchement très manifeste au point que dans une administration publique (municipalité, direction régionale, Poste et même au sein d'un département ministériel) il n'est pas rare de confondre un agent avec un simple visiteur tellement les accoutrements se ressemblent (jeans, tee-shirts, casquettes etc...). Il en est de même dans les établissements scolaires. La majorité des employés s'habillent de façon quelconque. Leur aspect ne reflète pas le prestige de l'institution à laquelle ils sont censés appartenir. Pourtant, dans une école, un collège ou un lycée l'agent doit respecter un minimum de «présentabilité». Heureusement, le corps enseignant et les agents des laboratoires dans leur ensemble sont, encore, attachés à ces bonnes vieilles habitudes. Mais jusqu'à quand ? Certains enseignants s'habillent de façon normale. Comme s'habillerait n'importe quelle autre personne. Autrement dit, de façon différente de ce qui doit exister dans une institution éducative. Celle-ci exige un aspect vestimentaire sobre et loin de toutes références de mode, de sport, de religion etc. et, sans signe ostentatoire. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. De plus en plus d'enseignant(e)s portent des tenues qui ne devraient pas être affichées dans un espace scolaire. Pour les élèves, le même problème existe. À l'exception des collégiens et des filles, ceux qui mettent des blouses ne sont pas légion. Et, de plus en plus, le port du tablier est remis en cause. L'initiative des élèves Ils oublient que les règlements intérieurs imposent, entre autres, cette disposition à tous ceux qui fréquentent l'école y compris le cadre enseignant. Ce n'est pas pour brimer qui que ce soit. Mais c'est une manière de sortir du lot et montrer qu'on est dans un espace distinct qui se caractérise par un mode de fonctionnement différent et qui impose, par conséquent, des attitudes particulières. Il s'agit d'un lieu d'apprentissage. Et la bonne conduite, le respect des usages et des pratiques, la discipline et la rigueur sont autant d'apprentissages qui doivent faire partie de la formation des futures générations. De ce fait, l'enseignant est «condamné» à donner l'exemple. Dans de nombreuses institutions éducatives étrangères il existe même l'obligation de porter des uniformes. Ces institutions ne sont pas des pays où règne la dictature mais des pays parmi les plus libres et les plus développés. Il n'est pas besoin de les nommer. Bien sûr, on ne demandera pas de se comporter par mimétisme aveugle. Tout simplement, on attend que nos établissements reviennent à des habitudes qui étaient les leurs il n'y a pas si longtemps. En effet, il n'y a même pas deux ans de cela, des élèves ont pris l'initiative de mettre des tenues distinctives de leurs lycées. Ils se sont choisi des costumes pour les garçons et une tenue spécifique pour les filles. C'était à leur honneur en ce sens que c'est un geste qui vient, en quelque sorte, de la base et non pas une mesure imposée par les responsables. Aujourd'hui, un nouveau contexte existe qui offre l'opportunité à tout le monde de prendre des résolutions et des initiatives constructives en vue d'introduire une nouvelle dynamique dans la vie scolaire, notamment. Aussi, est-il normal de les encourager et de les soutenir. Cela entre dans le cadre de la responsabilisation des différentes parties impliquées dans l'opération éducative. Force est, également, aux parents d'adhérer à cette prise de conscience et de maturité de la part de nos élèves.