Encore une nouvelle polémique en vue. Cette fois, il est question du port (non plus du tablier) mais de l'uniforme Il y a quelques semaines, des élèves appartenant à des lycées ont voulu faire un geste. Leur but était, peut-être, de donner une autre image de l'élève et de son établissement. Ils ont, alors, tout simplement adopté une tenue vestimentaire uniforme (chemise et jupe pour les filles et chemise et pantalon pour les garçons en plus de la cravate). La publication de photos de cet événement sur les réseaux sociaux n'a pas suscité que des réactions positives. Certains sont allés, même, jusqu'à parler d'éventuelles mesures de la part du ministère d'imposer, dorénavant, l'uniforme dans les écoles ! Et aux discussions sans fin de fuser. On parle, déjà, de l'opposition de beaucoup de parents qui considèrent qu'une telle tenue reviendrait très cher. De plus, le fait d'astreindre les élèves au port d'un costume poserait de nombreux problèmes budgétaires aux familles. Au-delà du prix de cet habit, il y a le fait de le nettoyer, ce qui suppose une double tenue pour chaque élève. Certaines mères sont déjà remontées rien que de penser aux lavages hebdomadaires qui se profileraient à l'horizon. Ceci, sans parler de la réserve de certains élèves qui pourraient penser qu'une telle mesure constituerait une limitation à leur liberté vestimentaire. C'est ainsi que se présente, en gros, l'ambiance qui règne dans les familles à propos de ce qu'ils considèrent, déjà comme une mesure imminente. Pourtant, aucune source officielle n'a annoncé une telle disposition ni avancé une date pour sa mise en application. Toujours est-il que le débat en cours ne peut être que le bienvenu à condition qu'il ne dérape pas et se confine dans le cercle de l'argumentaire. L'idée, en somme, mérite bien une petite réflexion. Nos élèves de l'enseignement de base portent presque tous des tabliers. Dans le secondaire, la pratique reste en vigueur, uniquement, pour les filles. Cela semble un peu injuste aux yeux de quelques élèves. Pourquoi, se demandent-ils, il n'y aurait pas la même astreinte pour tout le monde. Ce qui pourrait s'assimiler à une discrimination, ne serait plus, en fin de compte, qu'une habitude et une tradition bien ancrée. Les défenseurs du port de l'uniforme (qui ne devrait pas être confondu avec celui du tablier) soutiennent qu'il existe chez nous dans les établissements d'enseignement supérieur (on le voit, du moins, dans les cérémonies officielles). Certaines institutions (privées, surtout) préfèrent l'imposer à leurs étudiants. Ces derniers, faut-il le savoir, ne rechignent pas et affichent même une certaine fierté à le porter. Donc, la question de l'uniforme dans les écoles semble être, avant tout, une question culturelle plus qu'autre chose. L'obligation de s'habiller selon un modèle qui serait proposé par l'administration mérite, sûrement, un plus grand intérêt. L'avis des élèves passe avant tout. Celui des parents dépend, justement, de la réaction des élèves. Ce sont eux qui façonnent les jugements des parents et des décideurs. Or, d'après ce que nous avons observé, tout au long de ces derniers mois, l'initiative du port d'un uniforme est venue de lycéens. Ils ont, librement, opté pour une tenue et assumé leur choix. De là à généraliser cette initiative, il ne reste qu'un pas qu'il faudrait réussir à franchir habilement et sans trop de dégâts. Si tout le monde, ou une majorité des jeunes concernés accepte, il ne restera plus qu'à se plier à leur volonté. En tout cas, les arguments «pour» ou «contre» sont en équilibre dans la balance. On ne réussira à faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre qu'après un débat engagé par les parties concernées et sans trop de zèle ni de la part des uns ni des autres. En d'autres termes, il n'est pas question de donner à cet éventuel débat des portées autres que celles qui sont siennes. C'est-à-dire la dimension éducative, disciplinaire et sociale. Ni plus, ni moins. N'oublions pas que les institutions les plus prestigieuses d'Europe, d'Amérique ou d'Asie se distinguent par la tenue vestimentaire de leurs étudiants. Et, pourquoi pas ne pas faire participer l'environnement économique dans cette action ? Si l'idée d'adopter l'uniforme l'emporte pourquoi ne pas impliquer les industriels du textile qui ont certainement des propositions à faire ? Du point de vue prix de la matière à utiliser. Cela pourrait contribuer à réduire le coût au cas où une tenue serait envisagée.