Organisation du jeu, dosage de l'effort, plan défensif et rôle des individualités, ces 90' vont durer une éternité. C'est la clef pour la Russie De tous les matches que la sélection a disputés pour aller (enfin) à la Coupe du monde, ce match contre la RDC sera le plus important, le plus difficile aussi. Le plus long surtout. A mi-parcours, Maâloul et ses joueurs pointent à la tête du classement et ont trois points d'avance sur leur poursuivant immédiat, la RDC, l'adversaire du jour. Après l'avoir battue difficilement à Radès il y a quelques jours, l'équipe de Tunisie se donne rendez-vous avec l'acte 2 à Kinshasa. En quelques jours, on ne pense pas que quelque chose peut changer dans les deux camps: ce sont les mêmes joueurs, les mêmes entraîneurs et contrairement au passé où il y avait des mois qui séparaient deux matches, maintenant tout se passe en cinq jours. Pas le temps de changer d'effectif, ni de chambarder ses plans de jeu. En deux mots, nous allons jouer ce soir le match le plus long et le plus déterminant dans la route vers la Russie. C'est notre adversaire direct, c'est aussi une équipe qui veut prendre sa revanche. Et pour compléter la description, on rappelle aussi que ce match n'est pas le plus important parce que ça nous met devant le premier adversaire, mais surtout parce que les règlements de la Fifa donnent l'avantage, en cas d'égalité de points, à l'équipe qui a le meilleur goal-difference général (c'est-à-dire sur tous les matches). C'est clair que l'issue de ce match en elle-même ne va pas départager les deux équipes en cas d'égalité. Mais paradoxalement, ce groupe offre un scénario assez compliqué: la Tunisie et la RDC sont à égalité au niveau du goal-difference (+4), la RDC peut gagner 1-0 et se trouver meilleure que nous. Autrement dit, un scénario pareil donnera un +5 pour la RDC et un +3 pour nous. C'est dire combien il est fondamental d'éviter la défaite et de ramener même un nul qui permettra de garder l'avantage de trois points, et d'éviter de recourir au goal-difference général. Nabil Maâloul a raison de regretter le nombre de buts ratés vendredi. Tout ou presque passe par le match de ce soir : ramener un nul ou ramener la victoire voudra dire que la route pour Moscou est balisée. Le contraire nous mettrait en seconde position par rapport à la RDC. C'est clair également que l'on doit éviter une défaite de 0-2 ou 0-3 qui rendrait la mission quasi impossible pour les deux prochains matches. Jouer en bloc... Des changements par rapport à vendredi? D'abord, Maâloul va chercher à remplacer Khenissi, suspendu. Et puis, on va voir si le retour de Sassi va coûter la place de titulaire à Chaâlali, qui a bien joué à Radès. Tactiquement, Maâloul est un entraîneur qui aime le football collectif où le bloc agit ensemble et se met devant. Ce n'est pas le genre d'entraîneur qui aime défendre aveuglément dans sa zone. C'est aussi un technicien qui croit beaucoup dans le rôle du milieu de terrain dans les matches à enjeu. Le 4-3-3, c'est son schéma préféré comme il l'a fait pour stopper l'Egypte. Probablement on devrait s'attendre à voir Sassi, Ben Amor et Chaâlali évoluer ensemble pour permettre plus de densité à l'entrejeu et empêcher la RDC de gérer à son aise le tempo. Fakhreddine Ben Youssef, qui n'a pas de place à l'EST mais qui se trouve galvanisé en sélection, peut aussi évoluer comme avant-centre. Le duo M'sakni-Selliti reste intouchable, à notre avis. En défense, on espère une meilleure organisation et plus de solidité pour nous épargner les erreurs fatales dont une a donné l'égalisation en fin de première mi-temps. En 5 jours, pas grand-chose à changer ou à faire : ça va dépendre surtout de la capacité des joueurs à se prendre en charge. Et à honorer leurs engagements.