La Tunisie abrite, les 19 et 20 octobre 2017, le Forum tuniso-arabe de l'investissement touristique, organisé par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, en collaboration avec l'Organisation arabe du tourisme. Un événement de taille qui rassemble 17 délégations arabes, parmi lesquelles 6 ministres ont répondu présent. L'objectif étant de remettre la Tunisie sur la cartographie des meilleures destinations pour l'investissement touristique dans le monde arabe. Le forum a été inauguré par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui a insisté sur l'importance de booster l'investissement privé dans le secteur touristique. Il a indiqué que le secteur représente un choix stratégique et un élément important dans le plan de développement de l'économie tunisienne. Il participe à hauteur de 10% dans le PIB mondial, avec un poste d'emploi fixe sur dix qui provient du tourisme. « En Tunisie, malgré les difficultés, nous enregistrons une reprise de la croissance en 2017. Nous avons enregistré jusqu'ici 5,8 millions de touristes, dont 3 millions de touristes arabes et 1,5 millions de touristes européens. De même, le nombre de nuitées s'élève à 18 millions pour une valeur d'entrées de 2250 MDT, en hausse de 19% en dinars et de 6% en devise par rapport à la même période de l'année dernière. L'année 2018 sera l'année du défi et nous tablons sur des prévisions positives », estime-t-il. Il ajoute que le secteur impacte directement d'autres secteurs comme les secteurs de l'artisanat et de l'agriculture et présente de grandes opportunités d'emploi directs et indirects. Le chef de gouvernement a également précisé que la croissance économique ne pourrait se faire sans l'implication du secteur privé, indiquant qu'avec l'adoption de la loi sur le Partenariat Public Privé (PPP), 19 grands projets d'infrastructure ont été identifiés pour un montant de 5200 MDT, pour la période 2018-2019. Moteur de croissance D'ailleurs, il affirme que la loi sur l'investissement présente aussi un bon cadre pour booster l'investissement privé, avec l'objectif de simplifier les procédures administratives et de renforcer la transparence des opérations d'investissement. De son côté, Bandar Ben Fahd Al Fahd, président de l'Organisation Arabe du Tourisme, affirme que la Tunisie est une destination touristique importante pour les investisseurs, réitérant le soutien de l'organisation à notre pays à travers ses orientations stratégiques. Il ajoute que son institution œuvre à renforcer les investissements arabes dans le secteur touristique, en améliorant le climat d'investissement. Une convention de partenariat a été ainsi signée avec la Banque Islamique de Développement pour renforcer le financement des projets touristiques dans le monde arabe. Une approche que Taleb Rifaî, secrétaire général de l'Organisation Mondiale du Tourisme, a soutenu en soulignant, dans son intervention par vidéo, que le développement du secteur touristique repose sur la volonté politique, le renforcement du Partenariat Public Privé et la mise en place des plans d'action adéquats. Il a précisé que le secteur connaît une évolution considérable à l'échelle internationale, étant la 3ème plus importante industrie exportatrice dans le monde. Pour la Tunisie, le secteur contribue à hauteur de 12% dans le PIB national, ce qui montre, selon Khelil Laabidi, président de l'Instance Nationale de l'Investissement, l'importance qu'il revêt pour l'économie tunisienne, indiquant que la part du marché arabe s'est élevée à 53%. « C'est un grand potentiel au niveau régional et international. Il est l'un des moteurs de la croissance économique. Pour cela, nous avons focalisé dans la loi sur l'investissement à en faire un des secteurs à grand potentiel », affirme-t-il. Renforcer l'investissement D'ailleurs, le secteur connaît une certaine dynamique au niveau des investissements touristiques. D'après Néji Ben Othman, Directeur Général de l'Office National Tunisien du Tourisme (Ontt), les investissements en cours pour l'année 2017, ont atteint 408 MDT pour la création de 187 établissements touristiques entre hébergement et animation. On dénombre également 82 projets étrangers pour un montant de 2510 MDT et 36 projets arabes pour un montant de 1,68 MDT. Une orientation qui sera consolidée, selon Khaled Trabelsi, PDG de l'Agence Foncière Touristique, par la mise en place de nouvelles zones touristiques. « Ceci s'inscrit dans le cadre de la création d'une dynamique économique. Elle nous permettra d'augmenter la capacité d'hébergement et d'attirer un plus grand nombre de touristes, d'améliorer la compétitivité de la destination et son positionnement dans la région méditerranéenne et aussi le développement régional », explique-t-il, soulignant que le projet de la nouvelle zone touristique d'Ain Drahem répond à ces objectifs. Il comprendra des unités hôtelières, des unités résidentielles, des espaces d'animation, avec une capacité d'hébergement de 1400 lits. Ainsi, le grand potentiel que représente le tourisme tunisien tient à la capacité des autorités publiques à encourager l'investissement et à améliorer l'image de la destination auprès des partenaires arabes. L'investissement arabe dans le secteur touristique ne date pas d'aujourd'hui. Il convient de réconforter les investisseurs arabes et de répondre aussi aux attentes d'une clientèle qui diffère de celle européenne. Un accord de coopération tuniso-saoudien Un accord exécutif dans les domaines de la coopération touristique, l'échange d'expériences et la formation a été signé hier entre la Tunisie et l'Arabie Saoudite, en marge du 1er Forum tuniso-arabe de l'investissement touristique. Cet accord, d'une durée de trois ans, vise à coordonner entre les agences du tourisme de deux pays pour organiser les échanges des flux touristiques, conquérir de nouveaux marchés touristiques et tirer profit du patrimoine culturel dans les deux pays. L'Arabie Saoudite bénéficiera, à travers cet accord, de l'expérience tunisienne dans le domaine de la formation touristique, d'autant plus qu'elle planifie, dans le cadre de sa vision 2030, pour la création de sites touristiques, dont un site s'étalant sur 50 îles dans la mer Rouge. L'accord a été signé par la ministre du Tourisme, Salma Elloumi Rekik, et le président de la Commission saoudienne pour le tourisme et le patrimoine national, le prince Sultan Ibn Salmane Ibn Abdelaziz.