Passionné d'Histoire depuis son jeune âge, Ilaoui a trouvé la voie de l'antique Egypte sous l'influence de son professeur-mentor et, depuis lors, il est dévoré par la passion de la recherche de toute trace qui approfondirait son savoir sur l'Egypte, ses hiéroglyphes et la sagesse que portent ses papyrus. A quand remonte cette passion pour l'Egypte, ses hiéroglyphes et la sagesse que portent ses papyrus ? Depuis l'enfance, j'aime l'Histoire, comme les grecs, je m'interrogeais pourquoi nous sommes là et comment nous sommes venus. Je suis entré dans l'Institut d'égyptologie à Hilversum puis à Leiden, en Hollande, dirigé par Dr Huub Pragt. Leiden est la ville où a vécu le peintre Rembrandt Van Rijn. Soit dit en passant, mon épouse est originaire de cette ville et elle appartient à la même descendance de Rembrandt. D'ailleurs, elle fait de la peinture à ses moments perdus. Ma fille Rania, qui a vingt ans et qui étudie l'intelligence artificielle à l'Université d'Utrecht, est également amatrice de peinture. J'ai commencé avec l'histoire ancienne, mais c'est Dr Huub Pragt qui m'a conseillé d'étudier les hiéroglyphes. J'ai été étonné et je savais par ouï-dire que c'était difficile. Il m'a encouragé et m'a affirmé que je la parlais sans le savoir. Il m'a expliqué qu'il y a des parentés entre l'arabe et le hiéroglyphique, ils appartiennent au même arbre généalogique à l'origine duquel on trouve la langue chamito-sémitique. Quelles sont ces langues qui entretiennent un tel parallèle entre la langue arabe et celles des icônes ? Les langues chamito-sémitiques (ou afro-asiatiques) sont une famille de langues parlées principalement en Afrique du Nord, dans la Corne de l'Afrique, au Moyen-Orient, dans le Sahara et dans une partie du Sahel. Ces quelque 350 langues sont parlées actuellement par environ 410 millions de personnes. En plus des langues parlées aujourd'hui, le groupe chamito-sémitique comprend plusieurs langues anciennes importantes, telles que l'égyptien ancien, l'akkadien et le guèze. En vérité, mon professeur m'a assuré que je pouvais, selon lui, prononcer de manière parfaite les lettres gutturales de l'arabe que d'autres trouvaient ardues, voire impossibles, à articuler. Il a ainsi éveillé mon intérêt, et j'ai commencé à suivre les cours de Dr Pragt. J'ai fini par décrocher ma licence en langue hiéroglyphique, je suis aujourd'hui capable de l'enseigner et je le fais depuis trois ans à l'Institut d'égyptologie du Dr Pragt. C'est pour toutes ces raisons que vous avez décidé d'écrire votre ouvrage ‘'Hôpital pour l'âme'' ? Ce livre est en continuité avec mon étude globale des philosophies des civilisations anciennes ; l'Egypte, la Grèce et Rome (le hiéroglyphique, le grec et le latin). Le but est de proposer un guide pour toute la vie, une vie d'humilité, de réalisme, d'amour entre les hommes, de modestie... comme l'exemple de Diogène. Etes-vous certain que beaucoup de lecteurs sont intéressés par la sagesse ? J'espère que beaucoup de lecteurs s'y intéresseront. En Hollande, de tout jeunes enfants ont aimé le livre et l'ont fait savoir. Cette recherche de la sagesse est très demandée dans le monde occidental et beaucoup d'écrivains l'ont compris et ont écrit dans ce sens. Ils lisent beaucoup jusqu'à aujourd'hui. L'ambassadeur et le consul de Tunisie sont venus jusqu'à Leiden pour assister à la séance de dédicace qui a été organisée après la conférence que j'ai donnée. La conférence était pour l'introduction du livre, en anglais puis en néerlandais et enfin en arabe. Et en Tunisie, avez-vous déjà eu des échos favorables pour ce livre qui sort de l'ordinaire? En Hollande, Wim Van Eekelen, ancien ministre néerlandais de la Défense, a engagé Ilyès Ghariani, ambassadeur de Tunisie en Hollande, et les autres ambassadeurs arabes présents lors de la séance de dédicace, à soutenir ma démarche. Les impressions que j'ai, c'est qu'il y a un changement en Tunisie entre le passé et le présent. Ce qui m'a plu, c'est que je peux désormais tout dire, la démocratie est tangible. L'intérêt des Tunisiens pour les livres, la première image me dit qu'ils s'y intéressent, surtout la bibliothèque nationale où tout le monde m'a accueilli d'une excellente manière. Les Tunisiens peuvent en étonner plus d'un, même en affichant une prédilection inattendue pour cet ouvrage. Et si les Tunisiens maintiennent ce cap, ils parviendront à aller loin.