A 31 ans, et auteur jusqu'à maintenant d'une carrière exceptionnelle, le capitaine de l'USM, serein et confiant, est revenu après une petite éclipse en force en réalisant l'accession avec les «Bleus», mais aussi le retour en équipe nationale après une absence de trois ans. Découvrons-le. Pourquoi avez-vous choisi le CA, bien que votre apprentissage dans les catégories des jeunes ait été fait à l'ASM et l'ESS? J'ai opté tout simplement pour le CA parce que c'est le dernier club dans lequel j'ai poursuivi ma formation. Cela n'empêche, j'avais beaucoup de respect pour l'ASM et l'ESS qui m'ont bien reçu et encadré. Avec le CA, qui reste le club de mes premières amours, j'ai signé ma première licence en 2005 à l'âge de 18 ans et j'ai disputé mon premier match senior la même année à El Menzah contre le CSHL que nous avons remporté par 2-1. En 2008, lors de ma troisième saison et sous la houlette de l'Algérien Ben Chikha, j'ai remporté mon premier championnat bien que je n'aie pas terminé mon contrat après avoir décidé de quitter la Tunisie pour une expérience professionnelle en championnat russe. Pourquoi n'avez-vous pas achevé votre contrat avec le FC Saturne en championnat russe ? En fait, j'ai signé avec les dirigeants de ce club un contrat de deux ans, mais pour des raisons d'adaptation et de nostalgie, je l'ai résilié après seulement 15 mois au cours desquels j'étais très peu sollicité avec l'équipe première qui évolue en première division. De retour en Tunisie, je n'ai pas du tout chômé, puisque je me suis engagé avec le CAB pour une saison (2009/2010), saison au cours de laquelle j'ai brillé de mille feux. Votre passage à l'EST a été le plus prolifique dans votre carrière. Où réside le secret? Quand je suis passé à l'EST, j'avais beaucoup mûri grâce à mon assiduité et mon application dans et en dehors du terrain. Et puis, j'avais trouvé un club solide et bien structuré et qui regroupe une pléiade de bons joueurs, en l'occurrence Msakni, Ben Chérifia, Afful, Eneramo, Korbi et autres Darragi et Derbali. Durant les trois saisons passées, j'avais tout gagné avec les «Sang et Or», le championnat en 2010, le doublé championnat et coupe, ainsi que la Ligue des champions 2011 et qui reste le plus beau souvenir de ma carrière. Cependant, on avait manqué de jouer une demi-finale historique en Coupe du monde des clubs au Japon face au FC Barcelone, le club le plus prestigieux du monde, et c'est après notre défaite amère en quarts de finale devant le club qatari Essoud (1-2). Autre regret que je n'avais pas digéré, c'est notre défaite en finale de la plus prestigieuse Coupe d'Afrique contre le TPMazambe en 2010 et devant Al Ahly du Caire et, à Radès même, en 2012, mais c'est ainsi le foot, il faut accepter les victoires comme les défaites. La période de votre carrière allant de 2013 à 2015 a été un peu perturbée. Quelles en ont été les raisons ? Après ma sortie de l'EST j'avais signé pour l'ASM un contrat de deux saisons... mais l'offre alléchante de Ahly de Tripoli m'avait contraint à quitter l'Avenir pour un prêt de six mois avec le club libyen et, malgré les conditions difficiles, j'avais gagné le championnat en 2014... Durant cette période, j'ai découvert que j'avais un cancer, alors je me suis arrêté pour le soigner. La guérison a été longue et harassante mais j'ai résisté pour finir par gagner ma bataille contre cette méchante maladie... J'aime relever les défis. De retour à la compétition fin 2014, j'ai changé de club pour atterrir au ST, club avec lequel j'ai résilié mon contrat pour aller tenter une autre expérience à l'étranger et précisément en championnat de Kazakhstan avec le FC Kyzylzhar Pétrapav L avec lequel j'ai joué seulement six mois. Qui a été derrière votre arrivée à l'USM ? C'est mon père qui a été contacté par le directeur technique du club en ce temps Med Jouirou et le président A. El Belli qui m'a convaincu de son projet. J'ai accepté l'offre en signant un contrat de 3 ans jusqu'en 2019. Lors de ma première saison, on a réussi avec brio l'accession en Ligue 1 grâce à l'homogénéité du groupe et au bon travail accompli par le coach L. Rhim. Cette saison et avec l'avènement de S. Kasri, l'équipe a bien démarré la saison malgré un calendrier difficile. Toutefois, le groupe est homogène et serait capable, avec plus de travail et d'application, de se placer au milieu du tableau qui reste notre objectif cette saison. Que représente pour vous la CM 2018 en Russie ? C'est un rêve...même un grand pour tout joueur, et ce rêve a grandi depuis ma convocation de nouveau en EN par N. Maâloul, qui connaît bien mes qualités, lors du dernier stage à Tabarka avant le match important à Conakry devant la Guinée. Ma joie a été si grande et je ferai de mon mieux pour progresser davantage à tous les niveaux pour espérer réaliser un tel pari.