L'activité a été plus soutenue au deuxième trimestre que ne l'avait prévu l'Insee Le ministre du Budget, François Baroin, y a vu une bonne nouvelle, au point qu'il l'a lui-même annoncée, grillant ainsi la politesse à l'Institut national de la statistique : la croissance devrait finalement atteindre 1,6% cette année, selon les actualisations de l'Insee. C'est un peu mieux que le chiffre de 1,5 % que le gouvernement vient d'inscrire dans son projet de budget, mieux aussi que le 1,4 % établi en juin dernier, qui faisait encore office de prévision officielle. Depuis plusieurs semaines déjà, le gouvernement indiquait que la croissance atteindrait «au moins 1,5 %» en 2010. Reste qu'après la satisfaction du printemps — le PIB avait progressé de 0,7 % au deuxième trimestre —, la croissance devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année sur un rythme plus «modéré» de 0,4 % par trimestre, selon l'Insee. La seconde moitié de l'année, perturbée notamment par le ralentissement de l'économie américaine, devrait être marquée par la poursuite du redressement de l'investissement des entreprises (+ 0,6 % par trimestre après + 1,1 % au deuxième trimestre), qui avait chuté de 7 % en 2009. La consommation résiste L'emploi salarié continuera de se redresser (avec 50.000 créations d'emplois dans le secteur privé sur la seconde partie de l'année, après 60.000 sur la première), et le taux de chômage est attendu à 9,6 % à la fin de l'année. Conjuguée à une inflation « modérée et stable » , la petite amélioration de l'emploi devrait accélérer le pouvoir d'achat. Ce qui se répercutera sur les dépenses des ménages. Après une hausse de 0,3 % au deuxième trimestre, elles augmenteraient de 0,4 % au troisième trimestre, puis de 0,5 % au quatrième. «La consommation résiste, mais on est encore loin de retrouver les niveaux d'avant-crise», note-t-on à l'Insee. A fin 2010, l'acquis de croissance pour l'année 2011 s'établira à 0,7 % en France. Pour que la croissance atteigne 2 % l'an prochain — la prévision de Bercy dans le projet de budget —, la progression du PIB devrait être de 0,5 % au cours de chacun des trimestres de l'année prochaine, a indiqué l'Insee. Les économistes estiment, dans l'ensemble, que c'est un peu ambitieux, mais pas totalement inatteignable...