L'association Vigilance pour la démocratie et l'Etat civil organise aujourd'hui un débat sur les talk-shows politiques post-14 janvier Les talk-shows politiques, ce genre qui oscille entre journalisme et divertissement, a investi la télévision tunisienne post-14 janvier 2011. Or, il fut introduit bien avant cette date aux Etats Unis dans les années 40 et en France vingt ans après. C'est sur ce thème que l'Association Vigilance pour la démocratie et l'Etat civil prévoit aujourd'hui* à 10h00 d'organiser un débat, impliquant des journalistes de la radio et de la télévision, ainsi que des chercheurs et des académiciens. Un débat qui s'intègre dans un cycle de rencontres mensuelles de l'association Vigilance intitulées : « Les cercles de la liberté d'expression ». Ces cercles veulent prendre leurs distances avec l'actualité mouvementée des médias en Tunisie pour mener une réflexion tant sereine qu'approfondie autour de cet enjeu majeur de la transition. Il s'agit d'une opportunité de débat et d'échange inclusifs avec les professionnels, les experts et les ONG des droits de l'Homme sur le métier du journaliste en particulier, sur les médias en général et plus encore, sur une liberté fondatrice des démocraties, la liberté d'expression. Un moulin à paroles Mais que peuvent ramener au public les talk-shows politiques radiophoniques et télévisuels en cette période de transition ? Quelle typologie d'abord dresser à ce type de programme ? Quel profil doit avoir l'animateur ou le journaliste dirigeant ces débats ? Comment choisit-il ses invités et ses « experts » ? De quel volume de liberté dispose-t-il pour organiser ses émissions ? Quelle finalité recherche les médias audiovisuels en programmant leurs talk-shows au moment du prime-time ? La formation d'une opinion publique solide pour juger intelligemment des politiques ou ratisser large en focalisant sur le buzz et le sensationnel ? Si les talk-shows politiques ont été reçus en 2011 à bras ouverts par un public sevré pendant des décennies de parole critique, notamment par rapport au pouvoir, cette libération de l'expression s'est très vite transformée en une logorrhée...un moulin à paroles ad nauseam. Tel un ring, les mots y deviennent agressifs, insultants, assourdissants. Qu'en tire le public ? A quelques exceptions près pas grand-chose. Une information à l'état brut, sans mise en perspective et sans possible approfondissement. Le public rit parfois, s'insurge souvent sur les réseaux sociaux à propos de débats sans contradicteurs, zappe des journalistes maîtrisant très peu leurs dossiers. Les talk-shows ont-ils participé à aggraver un désenchantement post révolutionnaire vis-à-vis des hommes et des femmes politiques...mais également des médias ? Une des questions à laquelle tenteront probablement de répondre les invités de l'Association Vigilance. * Association Vigilance : 2, rue Labid (La Fayette) , Tunis