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Cité de la Culture : l'esprit... et les moyens
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 10 - 2017


Par Khaled TEBOURBI
Tout a été dit, et excellemment dit, à propos de «l'ouverture» de la Cité de la Culture. Et particulièrement sur «l'optimisme des uns» et le «scepticisme des autres». Ceux qui applaudissent à une réalisation «tant attendue», qui va «couvrir les besoins de la création artistique». Et ceux qui «n'y voient qu'une dépense de luxe», aux détriments d'une infrastructure culturelle régionale, pour le moins négligée.
Les deux thèses se justifient.
On se souvient que lors de la fermeture (pour restauration) du Théâtre la ville de Tunis, beaucoup de spectacles, dont des éditions des «journées de Carthage» ont eu bien du mal à trouver où se loger. Nos arts, il faut en convenir, étaient en panne de lieux. La nouvelle cité arrive à point. Pourquoi faire la fine bouche, vu la rareté actuelle, une bonne dizaine de salles et de scènes en plus n'est absolument pas de refus.
Les régions auraient, également raison, de se plaindre d'une «discrimination». On construit un temple des arts à Tunis alors qu'à l'intérieur on n'arrive toujours pas à «joindre les deux bouts».
Peut-on faire la part des choses, trouver le «juste milieu» ? En théorie, oui. Notre collègue Raouf Seddik (édito du 21-10) parle de vocation de la Cité. Si celle-ci s'oriente vers les régions et les jeunes talents, un équilibre, le meilleur équilibre, pourrait être atteint.
C'est l'idée. Une bonne idée.
Regardons au«contexte», néanmoins. S'y prête t-il (s'y prêtera-t-il) vraiment ?
Un point «d'histoire», surtout. Le projet de la Cité de la culture a été conçu et adopté sous Ben Ali, mais ni à des fins culturelles ni pour encourager les créateurs et la création. Ce n'était qu'en trompe-l'œil, le seul souci de la dictature était de faire reluire son image, d'élever une sorte de monument à son effigie. On raconte que Bourguiba a fondu en larmes quand (à sa demande)un de ses conseillers lui a rappelé qu'il n'a pas construit de théâtre de tout «son règne». Disons que Ben Ali en a eu écho et qu'il s'est empressé d'en «tirer profit»
La question, maintenant : la Révolution a repris le projet tel quel, avec son allure, son faste et ses coûts, en a-t-elle gardé «l'esprit», cet esprit de «relookage» et d'ostentation ?
C'est le plus à craindre, à notre avis. Et pour quelques bonnes raisons.
Il y a d'abord que (coïncidence)ceux qui veillaient sur le projet avant 2011 sont de retour aujourd'hui. On peut penser qu'ils ont changé d'«optique», qu'ils ont mieux réfléchi à la question. C'est cependant une affaire de credo. C'est un idéal d' «honneurs» et de «réussites» duquel il est presque impossible de s'extraire. La tentation est toujours grande, la plupart finissent par «re-bisser».
Il y a ensuite que la culture dans nos contrées n'est jamais dissociée du divertissement. Elle se donne à voir, elle pose, elle s'expose, c'est ce que lui dictent l'époque et les goûts, rarement, très rarement, elle incline à penser. Ne pas, donc, trop rêver : avant des lustres encore, la cité de la culture de Tunis ne sera ni le centre Pompidou, ni l'Opéra Bastille, ni la Scala de Milan.
Il y a enfin «le pire», ce qui se déplore en continu : cette culture dite décisive pour le progrès, le développement et la sécurité du pays, qui est non seulement proche du budget zéro, mais encore(artistes et intellectuels en témoignent)absolument méconnue des gouvernants. On peut dès lors anticiper :avec quels moyens et avec quels soutiens fonctionnera notre belle, imposante et prometteuse Cité ?On parle de théâtre lyrique, de médiathèque, de cinémathèque, on parle d'ateliers de recherche et de création, on invite même à se tourner vers les jeunes et les régions ; la route est longue. Tiendra-t-on réellement le coup ?


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