Bonne nouvelle : nos pairs de la région de Kélibia verront leur route express si attendue opérationnelle d'ici à 2020 Les nombreux férus des plages de Kélibia, Menzel Témime et El Haouaria, longtemps découragés par l'état de cette route, n'hésiteront plus un instant, dès cette date, à se faire le grand plaisir de s'y rendre pour se baigner là où l'eau est d'une limpidité unique et de se faire bronzer sur un sable doré, soyeux et d'une qualité non moins unique... La situation économique connaîtra aussi une formidable redynamisation. L'ouvrage nécessitera une enveloppe budgétaire globale de 200 milliards de nos millimes, grâce à la contribution du budget de l'Etat et des fonds étrangers. Le Cap Bon, comme son nom l'indique, est la région où il fait bon vivre. Ce bras droit, qui semble tendre la main à l'Europe et qui fait distinguer notre carte géographique, est «le bras droit» de notre économie et le grenier inépuisable de Tunis. Qui dit Cap Bon dit fraises (à Korba), agrumes (Menzel Bou Zelfa et Béni Khalled), tomates (Dar Allouche), jasmins (Hammamet), épices et piments (Nabeul). La liste est longue de produits fournis par cette terre généreuse où sont disséminées les grandes stations de conditionnement de fruits et légumes destinés à l'exportation et les immenses chambres frigorifiques. Côté tourisme, Nabeul et Hammamet brillent de tout leur éclat. Les plus belles plages du pays sont à Kélibia, El Haouaria, Hammam- Leghzaz, Menzel Témime, etc. Toutefois, malgré ce que nous procure et nous donne ce formidable bras, le pouvoir central, depuis «Vive Bourguiba», ne lui a pas beaucoup donné, pour ne pas être trop sévère. Ce Cap a toujours souffert d'un grand handicap. C'est l'absence d'un réseau routier à la mesure de la portée et du poids économique de la région. L'on prend le taureau par les cornes C'est pour cela que nous nous sommes rapprochés du directeur régional de l'équipement de Nabeul, M. Salem Ben Cheikh, un vieux de la vieille ayant longtemps traîné son pantalon sur les bancs des amphis de l'Enit, ce temple du savoir technologique si cher à feu Mokhtar Laâtiri. L'entretien cordial que nous avons eu avec notre interlocuteur nous a permis de faire un tour d'horizon, connaître l'état des lieux au Cap Bon, les réalisations, les projets en cours d'exécution et ceux prévus. Et l'on peut dire d'emblée que le ministère de l'Equipement a pris le taureau par les cornes, cherchant à crever l'abcès, ayant longtemps mis à mal une région ne méritant pas un si mauvais sort. Concernant les ouvrages fraîchement réalisés, notre interlocuteur nous cite la route express (deux fois deux voies) Turki-Nabeul. D'une longueur de 25 kilomètres, ce tronçon a coûté 40 milliards de nos millimes. Ceci, sans compter les quatre milliards déboursés à titre d'acquisition de terrains privés expropriés pour cause d'utilité publique. Autre ouvrage venant d'être édifié: le pont de Bou Argoub, en remplacement du vieux pont, devenu exigu et dépassé par la densité grandissante du trafic routier à ce niveau. Comme on peut le constater, l'on n'a pas eu jusqu'ici à réaliser grand-chose à l'entrée du Cap Bon. Dans les profondeurs de celui-ci, l'on déplore l'absence de la moindre réalisation ! Un bilan reluisant Pour ce qui est des travaux en cours d'exécution, la situation est reluisante puisqu'on nous annonce suffisamment de projets, à savoir : - Le renforcement du GP1, au niveau du tronçon Grombalia-Hammamet-Sud. L'on s'attend à ce que les travaux soient achevés d'ici fin mars prochain. La note à supporter par la collectivité publique à ce titre dépasse les quatorze milliards de nos millimes. - La construction de la route d'accès au pôle technologique de Borj Cédria, s'étendant sur une distance de 7 kilomètres. Date de la fin des travaux : avril 2018. Le coût de l'opération est de plus de sept milliards de nos millimes. - L'édification de la route ceinture de Grombalia, s'étendant sur une distance de sept kilomètres et demi. Cette route périphérique permettra de décongestionner le trafic à l'intérieur de la ville de Grombalia et pour les conducteurs transitant, dans les deux sens, par Grombalia. L'on nous précise que ce projet, dont l'entame remonte à 2010, a traîné outre mesure en raison des moult difficultés foncières rencontrées par l'administration. 50% des travaux ont été accomplis (ayant concerné 6,500 km) depuis 2014. Et c'est grâce à l'intervention déterminante du récent décret afférent à l'expropriation pour cause d'utilité publique que la situation a pu être débloquée, ce projet sera ainsi finalisé d'ici une année. - L'exécution d'un programme d'entretien périodique des routes classées de la région : - Revêtement classique et rechargement des accotements, pour un coût de trois milliards. - Renforcement en enrobé (béton bitumé) pour la valeur également de trois milliards. Nabeul-Korba : bientôt l'entame des travaux Le plus grand projet — si attendu par tous — concerne le dédoublement de la route R27 reliant Nabeul à Kélibia. Il s'agira d'une route express de deux fois deux voies, dotée d'un éclairage public où sera adoptée la technologie d'économie d'énergie (lampes dites LED). Là, on a prévu une séparation en terre-plein. On nous dit que le premier tronçon Nabeul-Korba commencera, si tout va bien, en 2018. L'appel d'offres y afférent a été déjà lancé le mois d'août dernier. L'on prévoit la conclusion du contrat avec l'entreprise retenue, au mois de décembre prochain. Ce tronçon nécessitera la construction de trois ponts, treize ouvrages de drainage et treize carrefours giratoires. L'enveloppe budgétaire consacrée à ce tronçon est de l'ordre de 57 milliards de nos millimes. Concernant le second tronçon Korba-Kélibia, les études sont déjà réalisées. Les procédures d'ordre foncier, suivies de l'appel d'offres y afférent, pourraient être lancées d'ici le début de l'année prochaine. Des routes périphériques sont évidemment associées à ce programme, pour contourner les villes de Korba, Menzel Témime et Kélibia. La route périphérique de Korba sera d'une longueur de treize kilomètres. La préparation du dossier foncier sera entamée au courant du premier trimestre de l'année prochaine. L'on nous apprend que l'achèvement de cette route express Nabeul-Kélibia, nécessitant une enveloppe globale de deux cents milliards, ne dépassera pas, dans une hypothèse optimiste, l'année 2020. Cela dit, nos pairs de la rive opposée du Cap de la vie belle se diraient, «et nous que va-t-on nous préparer comme "menu", pour nous rendre la vie encore plus belle et nos cités mieux accessibles ?» M. Ponts et chaussées leur répond : «Rassurez-vous, je ne vous ai pas oubliés». Il promet sans faute de leur annoncer un bon programme, lors d'un second entretien que nous aurons bientôt avec lui. «Tout vient à point à qui sait attendre», dit la sagesse populaire de l'Hexagone de Voltaire.