RDC : le M23 s'empare d'une ville très riche en minerais, le Rwanda va encore se gaver?    15 morts et 500 blessés en 24 heures    Souad Sassi nommée directrice exécutive de la FNCT    Le Président de la République reçoit le chef du gouvernement : « Nécessité d'opérer une révolution législative »    L'énigmatique affaire Fethi Dammak revient sur le devant de la scène : De probables révélations compromettantes lors du procès ?    Pourquoi fête-t-on la Journée mondiale de la liberté de la presse à la date du 03 mai ?    Daily brief national du 03 mai 2024: Saïed insiste pour "la purge de l'administration des éléments infiltrés ou incompétents"    Exécution du budget de l'Etat : le point sur les résultats provisoires à fin décembre 2023    Selim Kouidhi: L'intelligence artificielle (IA) sera-elle le catalyseur de la prochaine crise financière mondiale ?    Le Président de la République rencontre les ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur : « Les examens nationaux sont une ligne rouge »    Jaouhar Ben Mbarek empêché d'assister à son audience devant la cour d'appel    Météo en Tunisie : Mer agitée , températures en légère hausse    Abdelkader Nasri : nous sommes convaincus que le président tiendra parole concernant l'augmentation du Smig !    La Tunisie veut protéger et sauver son patrimoine architectural avec une loi    Le CA reçoit le CSS ce dimanche : Le cœur à l'ouvrage...    L'EST tenue en échec par le CSS – Aholou et Meriah : du recul !    Lancement de Ta'ziz: Pérennité et autonomisation de la Société Civile tunisienne    La Cigale Tabarka Hotel – Thalasso & Spa -Golf, lauréat des deux prestigieuses distinctions internationales    Economie circulaire : Une transition bénéfique    Un pays arabe arrête l'importation de tous les vaccins anti-COVID    Pourquoi | Y a-t-il de l'espoir ?    L'Otic cherche des solutions face à la hausse des prix des sacrifices    Le CSS accroche l'EST dans son arène : Un premier pas important    Rencontre avec la Palestinienne Adania Shibli, invitée de la 38e édition de la FILT : «La littérature, pour moi, est le seul lieu qui accepte le silence»    «Les contours de l'Infini», exposition individuelle de Jamel Sghaier au Club Culturel Tahar Haddad, du 3 au 22 Mai 2024 : Quête d'Absolu dans la peinture de Jamel Sghaier    La police évacue les migrants subsahariens du jardin public des Berges du Lac    La transition vers les voitures électriques s'accélère    L'inflation frôle les 70% en Turquie, un record depuis 2022    OIM Tunisie: Plusieurs migrants subsahariens souhaitent retourner dans leur pays d'origine    En bref    La croissance économique du Qatar progresse de 4% au troisième trimestre de 2023    France : Un vent de contestation pour la Palestine souffle sur les universités    Tensions accrues : des troupes russes entrent dans une base au Niger hébergeant des forces américaines    USA : un campement d'étudiants dénonçant l'agression sioniste contre la Palestine démantelé    Des sportives tunisiennes marquent l'histoire de la FIP    Participation des étrangers à des spectacles en Tunisie: Le rappel à l'ordre du ministère des Affaires culturelles    La Cinémathèque Tunisienne propose la série de projections "10 Sites, 10 Docs : Ciné-Patrimoine"    Les écoles et les entreprises ferment de nouveau aux Emirats    Giorgia Meloni reçoit le roi Abdallah II de Jordanie au palais Chigi à Rome    Palestine: Pour un simple statut d'observateur aux Nations Unies!    Le Musée Safia Farhat propose l'exposition collective 'La mémoire : un continent' du 5 mai au 15 juin    Fadhloun : voici comment la Tunisie peut annuler les sanctions de l'Agence mondiale antidopage    Les journalistes empêchés de couvrir la manifestation des avocats    Club Africain - CS Sfaxien : Détails de la vente des billets    Adhésion de la Palestine à l'ONU: La Tunisie regrette l'échec du projet de résolution porté par l'Algérie    Dopage : la Tunisie sanctionnée pour non-conformité au Code mondial    Accès gratuit: Profitez du beau temps, emmenez vos enfants aux musées    Sanctions confirmées par l'Agence mondiale antidopage contre la Tunisie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De l'indépendance de la justice
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 11 - 2017


Par Abdelhamid Gmati
Une centaine de personnalités tunisiennes ont exprimé leur volonté « de garantir l'indépendance de la magistrature et de faire respecter la Constitution ». Dans une lettre ouverte remise récemment au Tribunal administratif de Tunis, des militants associatifs et des politiques, des universitaires, des juristes, des médecins, des ingénieurs, des cadres supérieurs, des artistes, des écrivains, des enseignants...ont dénoncé « les dysfonctionnements et les dérives» de la justice, son «instrumentalisation et sa mise sous tutelle par l'exécutif ».
Ils détaillent leurs griefs en faisant référence à plusieurs constats : «Quand des crimes politiques sont commis, il n'est pas acceptable que 56 mois après, les coupables n'aient pas été sanctionnés», poursuivent-ils faisant allusion à Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassinés en 2013. Ils évoquent aussi « l'affaire du baiser »(Le Franco-algérien et son amie tunisienne ont écopé respectivement quatre et deux mois de prison ferme) : «Quand les atteintes aux droits de la défense se multiplient d'une manière aussi criante comme dans certaines affaires récentes, quand les citoyens expriment désormais des craintes de passer devant un tribunal de peur d'être victimes de ces dysfonctionnements et de ces dérives, il n'est pas étonnant que le citoyen tunisien n'ait plus confiance en la justice et se sente abandonné par les juges ».
Ce n'est pas la première fois que la justice tunisienne est apostrophée. Au mois de mars dernier, des membres de la société civile et l'ONG Human Rights Watch dénonçaient le jugement contre le syndicaliste Walid Zarrouk pour « diffamation » estimant que c'est une aberration : « Six ans après que les Tunisiens ont mis fin au pouvoir autoritaire de Ben Ali, procureurs et tribunaux continuent d'emprisonner des citoyens parce qu'ils exercent leur droit à la liberté d'expression ». Plusieurs accusations sont portées contre les magistrats. La plupart ne sont étayées par aucune preuve. A souligner qu'en ce qui concerne la corruption les juges subissent cette psychose qui fait que tout le monde est accusé de corruption. Mais il en est d'autres, très sérieux, qui font polémique. Et si les personnalités citées plus haut parlent de l'indépendance de la justice, d'autres dénoncent le danger d'aboutir à « un gouvernement des juges ».
Une partie importante des magistrats estime que la justice doit être totalement indépendante de l'exécutif. A ce propos, Fayçal Bouslimi, président du Syndicat des magistrats affirme que « ceux qui militent pour une indépendance totale du parquet par rapport à l'exécutif mènent de mauvaises et fausses batailles et sont en train de plaider pour une guerre entre les différents pouvoirs, ce qui touche de plein fouet la souveraineté de l'Etat et menace même son existence ». Pour lui, « le corps magistral tunisien n'est soumis à aucun contrôle. Dans la plupart des pays au monde, les magistrats assument les responsabilités d'assurer au mieux leur mission dans le respect des lois en vigueur, qu'elles soient nationales ou internationales. Ils ne sont pas aussi protégés que ceux exerçant ce noble métier dans notre pays et ne disposent pas d'autant de pouvoirs. Tout au contraire, ils sont surveillés de très près et on ne leur donne pas la chance de se racheter à travers une cour d'appel ». Ce qui veut dire que les juges ne sont pas contrôlés et sont libres de leurs jugements. Bouslimi donne « l'exemple de l'interdiction de voyage: le juge a le pouvoir discrétionnaire d'interdire à une personne de voyager sans même lui donner des explications ou justifier sa décision qui peut être arbitraire ». Il faut souligner que la tâche est lourde. Sofiène Sliti, porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis, révèle que 8 juges d'instruction sont chargés de 2039 affaires de terrorisme et Bouslimi affirme que « dans notre pays, un juge doit trancher en peu de temps dans 180 dossiers ». Et il évoque « des défaillances au niveau des lois destinées à instaurer les bonnes pratiques dans plusieurs secteurs dont celui de la justice. De bonnes pratiques qui doivent être adossées à des lois, aux principes théoriques du domaine de la justice et aux conventions et textes internationaux. Si abus il y a, c'est bien parce que le cadre législatif pèche par des insuffisances inadmissibles dans la Constitution. Une Constitution qui n'a pas établi clairement les frontières entre les différents pouvoirs, législatif, judiciaire et exécutif ».
La centaine de personnalités citées plus haut s'adressent aux magistrats en ces termes : « pour rendre la justice « au nom du peuple tunisien », il faut avoir sa confiance ; que cette confiance est sérieusement entamée aujourd'hui et qu'il ne tient qu'à vous de gagner cette confiance ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.