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Les magistrats manifestent devant l'ANC
Le bras de fer entre les pouvoirs judiciaire et exécutif se poursuit
Publié dans Le Temps le 11 - 01 - 2013

«Il faudra séparer le ministère Public de l'exécutif !»
Pierre angulaire de la démocratie, l'indépendance de la justice en Tunisie demeure en gestation. Une maïeutique qui semble compliquée et sous l'emprise d'un tiraillement politico-judiciaire. Les juges crient à la prédominance du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire.
Et pour cause, les révocations «arbitraires» de 72 magistrats suite la décision du ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, la problématique du procureur général et les nominations «népotistes» ont tiré la sonnette d'alarme au sein du milieu judiciaire.
La présidente de l'Association des Magistrats Tunisiens, Me.Kalthoum Kannou et le président de l'Observatoire National pour l'Indépendance de la Justice) Me. Ahmed Rahmouni ont lancé, à travers les médias, une campagne de dénonciation, afin d'éclairer l'opinion publique et d'attirer son attention quant aux dangers qui planent sur la magistrature et leurs impacts tragiques sur le processus démocratiques. Ils déclarent publiquement que « c'est une machination et un imbroglio politique qui vise la magistrature et cherche à ce qu'elle demeure la vassale du gouvernement comme du temps du régime déchu.»
«Halte aux complots politiques contre la magistrature !»
S'adressant à l'Assemblée constituante, les juges ont manifesté, hier, devant le siège de l'ANC au Bardo. Ils étaient plus d'une centaine de magistrats et avocats à répondre à l'appel de l'AMT (l'Association des Magistrats Tunisiens) à un rassemblement durant la matinée du jeudi 10 janvier, pour crier leur ras-le-bol d'un Exécutif qui fait le bon et mauvais temps au sein de la magistrature tunisienne et pour appeler les membres de l'ANC à activer la promulgation de la loi qui permettrait la fondation d'une instance supérieure indépendante provisoire de la justice.
A ce beau monde en robe rouge et noire, s'ajoutèrent plusieurs figures militantes à l'instar d'Om Zied, la composante de la société civile, des citoyens, des représentants de partis politiques et quelques personnalités connues de l'UGTT venus soutenir les juges.
«Société civile et politique, peuple tunisien et hommes de loi doivent se mobiliser contre la main mise toujours existante sur le pouvoir judiciaire et exercée par le ministère de la Justice », s'indigne Raoudha Karrassi, vice-présidente de l'AMT. Elle a rajouté : «par respect aux normes universelles des droits de l'Homme, de la justice et aux martyrs, on devrait tous se serrer les coudes pour réclamer une justice indépendante qui assure l'équité à tout un chacun ! Aujourd'hui, c'est un réel danger si on se laisse faire comme de par le passé ! On se rappelle tous du ministère Public et du rôle malsain qu'il a joué sous Ben Ali. Dans le contexte actuel, on veut toujours la laisser sous l'emprise du ministère de la Justice ! Un ministère Public que l'on a hérité de la France et qui est fortement contesté par le tribunal européen qui ne le considère pas comme corps judiciaire et n'a pas le droit de donner des ordres violateurs des libertés. Ce ministère Public n'a plus raison d'être. L'Assemblée supérieure des magistrats ne doit plus être un échappatoire aux enjeux politiques et serviteur des intérêts gouvernementaux.»
Dans le même contexte, Me. Kaltoum Kannou et Me. Ahmed Rahmouni ont tenu à dénoncer l'assujettissement auquel certaines forces politiques veulent condamner la magistrature tunisienne dans le but de faire du corps judiciaire un tremplin à leurs désirs et intérêts personnels. Ils réclament leur indépendance de tout pouvoir exécutif afin de pouvoir exercer selon l'éthique du métier et dans les règles de l'art. «Le pacte de confiance avec le peuple ne saura se faire une justice indépendante et neutre.», renchérit la présidente de l'AMT.
«Assainir d'abord»
Une dizaine de personnes se positionnant en porte-à-faux du reste du rassemblement brandissaient chacun une petite pancarte dans laquelle était transcrit un seul et même message : «Un juge au paradis et deux autres en enfer.»
En les abordant, certains ont refusé de s'entretenir avec nous. Néanmoins, l'un d'eux nous expliqua la raison de leur présence et nous expliqua le contenu de leur message :
«On est de simples citoyens. On n'appartient à aucun parti politique. On est venu contester la manifestation des juges qui réclament leur indépendance du ministère de la Justice alors que la majorité d'eux est composée des magistrats qui ont servi Ben Ali ! On n'est pas contre l'émancipation de la justice mais il faudra d'abord l'assainir des anciens sbires du dictateur. Et pour ce faire, seul le ministre de la Justice peut le faire ! J'ai confiance en lui. Son passé de militant est suffisant pour me convaincre de sa bonne foi et je me fie à ses décisions. Lui seul est capable d'assainir la magistrature. Une fois que c'est fait, les magistrats ont le droit de réclamer leur indépendance du ministère de la Justice.»


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