L'EST a gagné son dixième match de suite sans trop se déployer. Mais au-delà du match, l'ambiance au stade de Métlaoui commence à devenir préoccupante. La stature de l'EST et surtout son réalisme se sont pour la énième fois avérés suffisants au doyen des clubs tunisiens pour tirer son épingle du jeu sur le plan local souvent sans trop forcer. Ce fut bien le cas avant-hier à Métlaoui où les «Sang et Or» se sont imposés sans le moindre risque de se faire surprendre par la modeste équipe de l'ESMétlaoui. Le score de trois buts à zéro en faveur de l'EST en dit davantage. Il y a quand même lieu de se poser la question suivante : même avec ce score, pouvons-nous affirmer que l'Espérance, qui vient de remporter sa sixième victoire de suite sur six matches joués jusque-là en championnat, se porte comme un charme et qu'on peut déjà la considérer comme étant le plus grand favori pour le sacre ? On est encore loin de cette affirmation car la bande à Faouzi Benzarti n'a pas encore donné la réplique à ses deux principaux rivaux de toujours : l'ESS qui partage avec elle le leadership et à un degré moindre le CA, voire encore le CSS qui se présente tout le temps comme un os dur pour ses adversaires. Donc en attendant l'un de ses grands duels-tests, on peut dire que l'EST se tire d'affaire sans même trop forcer face à des adversaires qui n'ont presque rien à lui opposer. Deuxième mi-temps laborieuse, encore une fois Dans son match de Métlaoui, l'Espérance était nettement supérieure à son interlocuteur à tous les niveaux, notamment en première mi-temps où les joueurs «sang et or» n'ont laissé que des miettes à leurs hôtes. Toutefois, on n'a pas vu un grand jeu bien articulé et incisif en attaque au point d'être à l'origine de plusieurs occasions de la part des Espérantistes. Même les deux premiers buts de l'EST sont venus sur balles arrêtées avec le penalty transformé victorieusement par Taha Yassine Khénissi dès la 18' et sur corner exploité de la tête par Fakhreddine Ben Youssef (45' (+3'). En dehors de ces deux buts, l'on peut dire que le keeper de l'ESM, Bilel Souissi, n'a nullement été sollicité sur des assauts offensifs francs et directs. En effet, la domination imposée par l'équipe de Bab Souika s'est illustrée par une maîtrise de la possession de la balle au milieu du terrain grâce au métier des Coulibaly, Sassi et en particulier Chaâlali qui était au four et au moulin. Mais là où l'on peut dire qu'il y a quelque chose qui préoccupe à l'EST, c'est le relâchement devenu récurrent en deuxième mi-temps. Le leader a-t-il besoin de se recroqueviller en défense devant une ESM incapable de l'inquiéter ? Mais le réponse revient à dire que l'Espérance se doit de peaufiner la condition physique et l'endurance de ses joueurs qui ont prouvé une fois de plus qu'ils sont à court de fraîcheur physique à chaque fois qu'ils abordent la deuxième mi-temps. Même le but réussi par Ben Sghaïer à la 93', entaché d'une faute sur le gardien Bilel Souissi d'ailleurs, ne peut nous contredire à ce propos. Ambiance effrayante dans le stade Ces quelques détails nous conduisent à dire que l'EST, si elle était dans sa forme optimale, elle aurait pu facilement réussir un score beaucoup plus large que celui qu'elle a réalisé sans trop de peine. Mais en dehors du football qui n'était pas vraiment au rendez-vous dans ce match, on a une fois de plus été choqué par l'ambiance qui sévissait dans le stade de Métlaoui. Le démarrage de la deuxième mi-temps fut retardé d'un quart d'heure en raison des contestations des joueurs et des responsables de l'ESM suite au deuxième but qui, selon eux a été précédé par une faute de Coulibaly sur l'un des joueurs locaux. Par la suite, on a eu droit à un jeu décousu et des fautes à répétition des joueurs de l'ESM, notamment de la part du défenseur Mohamed Ali Ben Salem dont les interventions rimaient souvent avec une agressivité gratuite. Et cerise sur le gâteau, le public local ne s'est pas interdit de lancer des projectiles sur la pelouse dès le coup de sifflet final de l'arbitre Maher Harabi qui, disons-le, était dans un jour sans. Bref, le stade de Métlaoui nécessite une forte implication du comité des supporters de l'ESM afin de calmer au mieux les esprits et de faire respecter l'éthique sportive.