Des retards monstres dans le règlement des factures de chantiers publics menacent certaines entreprises de banqueroute et leurs propriétaires de prison Appel pressant au chef du gouvernement pour les sauver d'une catastrophe annoncée et surtout de la prison après la fin des échéances bancaires. Ils sont au bord du gouffre et à la porte des prisons. C'est le constat amer qui ressort de la situation de crise grave dans laquelle sont plongées de nombreuses entreprises de travaux publics qui ont été chargées de l'exécution de certains projets de développement de l'infrastructure de base dans la région du Kef, et ce, pour défaut de paiement de la part de l'Etat. De nombreux entrepreneurs sont, en effet, dans une situation de crise engendrée par des difficultés d'honorer leurs engagements financiers envers les institutions financières, les banques essentiellement, après que l'Etat eut marqué le pas pour le paiement de leurs factures ou d'autres décomptes financiers, suite à l'achèvement de certains projets ou l'avancement des travaux, comme prévu dans le cahier des charges relatif à l'exécution de certains projets, fractionnés sur le plan financier. Un tel constat est inquiétant pour un bon nombre d'entrepreneurs ayant souscrit avec l'Etat pour l'exécution de nombre de projets diligentés par certains ministères publics, comme l'Education, la Santé, la Culture ou autres, en ce que les retards de paiement des projets leur sont devenus préjudiciables et risquent de les conduire, selon certains d'entre eux, droit en prison et à une faillite inévitable, tant ils sont devenus endettés et incapables de payer leurs employés et les charges de leurs entreprises, outre leur incapacité à honorer les chèques de garantie émis auprès de certaines banques pour leur accorder des avances ou des escomptes sur les montants inscrits dans les projets qu'ils ont été chargés d'exécuter. «L'Etat va nous mettre en prison», s'indigne un entrepreneur du Kef, l'air effaré et le visage pâle. Il explique d'un air inquiet qu'il a achevé certains projets de restauration d'établissements scolaires, mais qu'il n'a toujours pas été payé pour cela, se disant angoissé pour son avenir professionnel tant il se sent dans le collimateur de la banqueroute. «L'Etat est devenu un mauvais payeur, voire un client difficilement solvable», s'indigne un autre entrepreneur également dans le pétrin, toujours à cause des retards de règlement de ses factures impayées depuis près de trois mois, date d'achèvement de son projet de construction d'une bibliothèque publique. Et d'ajouter : «Nous ne savons plus à quel saint nous vouer, nous ne voulons pas croire que l'Etat veut nous jeter en prison». Autant dire que la situation est devenue réellement intenable pour les entrepreneurs qui sont aujourd'hui dans une situation inconfortable, voire très critique, une situation qui fait peur à d'autres entrepreneurs qui rechignent à s'engager avec l'Etat, tellement la peur de la faillite commence à hanter leurs esprits. En attendant, seul le gouvernement pourrait intervenir pour sauver ces nouveaux «damnés de l'Etat» d'un péril qu'il n'ont ni choisi ni voulu. A bon entendeur, salut !