Le ministre des Affaires culturelles Mohamed Zinelabidine évoque des soupçons de corruption et de mauvaise gestion, Moez Mrabet nie tout en bloc et affirme que c'est sa propre personne qui est visée au détriment du Festival international de Hammamet et du Centre culturel de cette ville. Au moment où une grande partie du paysage culturel s'insurge pour contester la réduction de 65% du Budget du Festival international de Hammamet, le ministre des Affaires culturelles Mohamed Zinelabidine, lors de son intervention devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), mardi dernier, dévoile les raisons de cette coupe sombre dans ledit budget. Il l'a justifiée par le souci d'activer le principe de discrimination positive qui consiste à essayer de redistribuer de manière plus ou moins équitable les ressources de l'Etat sur plusieurs évènements culturels. «Nous tendons à être moins inégalitaires et moins injustes en la matière», dit-il. Il a également évoqué des soupçons de corruption et de mauvaise gestion dudit festival et une augmentation inexpliquée de son budget qui était de 200 mille dinars en 2014 pour atteindre les 2 milliards de nos millimes en 2017. De graves accusations sans donner plus de détails, se contentant de dire que des enquêtes d'inspection sont en cours. De bien graves accusations que le ministre de la Culture doit étayer par preuves tangibles au risque de tomber dans la diffamation et l'abus. Avant-hier, la situation dégénère encore avec l'arrivée d'un fax au centre international de Hammamet démettant Moez Mrabet, directeur du centre et du festival international de Hammamet, de ses fonctions: conséquence logique de cette campagne acharnée. Mercredi soir, Moez Mrabet, directeur du Festival international de Hammamet, fraîchement limogé et actuellement en Jordanie, est intervenu sur les ondes de Mosaïque fm, pour parler de son limogeage et réagir aux déclarations du ministre de la Culture. Il a assuré que le ministre a donné plusieurs informations erronées et a ajouté qu'il a été surpris d'entendre ces déclarations à l'Assemblée, précisant que le financement du festival et la gestion de son budget ont été contrôlés à plusieurs reprises par les services compétents. Il a aussi déclaré que tout ce qui s'est passé au cours des derniers jours montre qu'il y a une volonté de nuire au Festival de Hammamet qui connaît de plus en plus de succès à chaque session. Il a ajouté que la personne de Moez Mrabet est visée et que des complots se trament pour l'abattre même si cela arrive au détriment du Festival international de Hammamet et du Centre culturel de cette ville. Il a ajouté que le ministre actuel est dérangé par sa personne depuis qu'il était directeur du Festival international de Carthage, avant même son arrivée au poste de ministre. Cette affaire prend de nouvelles proportions à telle enseigne que des appels à la démission du ministre de la Culture commencent à se faire entendre. Moez Mrabet, docteur, universitaire et enseignant à l'Institut supérieur d'art dramatique (ISAD), a fait en sorte, durant son mandat au centre international de Hammamet, de relever le niveau de sa programmation estivale, de rendre actif le centre durant toute l'année. Il serait vraiment déplorable, s'il s'avère que c'est «le prix du succès » que Moez Mrabet est en train de payer et que toute cette histoire n'est qu'un problème d'ego et de conflit de personnes....les principaux perdants n'en seraient autres que le public et l'action culturelle. Affaire à suivre...