Les boulangeries modernes contribuent à la dynamique du secteur grâce à la création de postes d'emploi et proposent des produits de meilleure qualité à leurs clients. La dernière grève observée par la Chambre nationale des boulangeries relevant de l'Utica en raison de l'absence de réponse à ses revendications, dont celle de mettre fin au phénomène des boulangeries qualifiées d'anarchiques, a poussé ses derniers à boycotter cette grève et exprimer leur courroux à l'égard des campagnes les visant. Contacté à ce sujet, le vice-président de la Chambre nationale des boulangeries modernes et des pâtisseries relevant de .la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), Abdelkrim Ben Mehrez, a tenu à rappeler que le nombre de boulangeries modernes dépasse aujourd'hui les 1.200 et que ces dernières offrent environ plus de 15.000 postes d'emploi. Il cite le cas d'une boulangerie au Bardo qui assure l'emploi à 465 employés. La demande formulée par la Chambre nationale des boulangeries relevant de l'Utica et qui vise à fermer les boulangeries modernes dissimule d'autres objectifs. Le gouvernement doit impérativement se pencher sur la nécessité de réviser et reformer ce secteur de fond en comble, confirme-t-il. Et d'ajouter que la Chambre nationale des boulangeries relevant de l'Utica tente, de par ses mouvements de grève, d'exercer une totale domination sur ce secteur, comme en témoignent ses revendications et la qualification des boulangeries relevant de la Conect d'anarchiques. Le système de compensation pointé du doigt Abdelkrim Ben Mehrez a critiqué, dans le même contexte, le système de compensation qui a tendance à favoriser beaucoup plus les propriétaires de ces boulangeries que les citoyens. Les propriétaires payent 18 dinars seulement les 100 kg de farine. Mieux encore, certaines de ces boulangeries n'hésitent pas à produire de la pâtisserie avec la farine compensée. Notre bénéfice du gain au niveau de la production de la baguette est minime, puisque la production est assurée par une farine non compensée contrairement aux boulangeries classiques, a-t-il rappelé. Il explique que les boulangeries modernes ont contribué à l'innovation dans le secteur de la boulangerie, contrairement aux boulangeries classiques qui n'ont pas avancé d'un iota et continuent à travailler avec des équipements qui ne répondent plus aux besoins du citoyen et de la modernité du pays. Il a tenu à mettre en relief le grand travail effectué par les boulangeries modernes surtout sur le plan de la qualité contrairement aux autres boulangeries classiques. Des pressions contre l'organisation du secteur Le vice-président de la Chambre nationale des boulangeries modernes et des pâtisseries a tenu à rappeler que plusieurs boulangeries classiques dans le Grand-Tunis ne produisent plus le grand pain, ce qui constitue une flagrante infraction et dissimule un grand dysfonctionnement à ce niveau et nécessite la révision des autorisations accordées à toutes les boulangeries classiques. La volonté de mieux organiser ce secteur est palpable du côté du gouvernement mais il y a toujours une pression de la part d'autres parties pour laisser traîner les choses, ce qui conforterait leur position sur le plan financier, selon ses dires, a-t-il conclu. Pour rappel, le Groupement professionnel d'industrie de la boulangerie et de la pâtisserie, relevant de la Conect, a appelé tous les propriétaires de boulangeries à garantir la production du pain après l'appel à la grève lancé dernièrement par la Chambre nationale des boulangers, relevant de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica).