Par Kamel GHATTAS Comment être surpris par ce que le commun des mortels subit chaque semaine ? Les gradins qui s'enflamment, les projectiles que l'on lance sur les terrains, les slogans orduriers, les gestes déplacés et indignes, les réactions émanant des joueurs, des accompagnateurs ou des dirigeants ne sont pas les seules plaies que ce pauvre sport subit. La violence est partout. Sur la route où on vous insulte parce que vous vous arrêtez à un feu rouge, dans les marchés si vous protestez contre la mauvaise qualité que l'on vous fourgue et que vous êtes obligés d'acheter sans souffler mot, dans les transports, où on vous chante des sérénades incroyables d'effronteries. Partout, et même dans les endroits où vous vous y attendiez le moins, le manque de respect règne sans que l'on réagisse. Les débordements aussi bien verbaux que...physiques font désormais partie du décor. Mais le comble, c'est lorsque ces comportements sont diffusés à grande échelle. Tant dans ces émissions qui se veulent consacrées à la distraction, où on parle de n'importe quoi et où on s'efforce de... faire rire, à coup de soi-disant plaisanteries aussi plates que fades, ou dans ces entretiens où les coups bas se multiplient. Aucun respect. Ni pour les auditeurs ni pour les téléspectateurs, qui sont ainsi obligés de subir. Il reste, certes, la possibilité de changer de chaîne ou de station, mais cela n'enlève rien au fond. Les propos concernant un ancien entraîneur national et un ancien international, devenu lui-même entraîneur, constituent une véritable honte. Ce n'est point, parce que la parole est libre que l'on peut se permettre pareilles outrecuidances, faisant fi du respect que l'on doit à ceux qui regardent ou écoutent. Ces deux personnes figurent parmi ceux qui sont en principe des «éducateurs», chargé «d'éduquer» nos enfants et les nouvelles générations. Tout en reconnaissant que les relations entre entraîneur sont le plus souvent difficiles, surtout lorsque l'un ou l'autre est montré du doigt ou a des choses à se faire reprocher, il y a quand même des limites à ne pas dépasser, et que la sincérité ne peut excuser. Qui a raison et qui a tort, cela importe peu. Il y a certainement des vérités que l'on doit s'abstenir de dire par respect à ceux qui écoutent. Ce silence constitue, en fait, non pas une faiblesse, mais bien le contraire, car il grandit celui qui s'abstient de répliquer par des réponses qui font mal... à ceux qui assistent en toute innocence à ces échanges sans merci. Les noms d'oiseaux volent si bas dans notre famille sportive !