A part des éclairs dans le passé, les équipes nationales des jeunes n'ont pas fourni ce qu'on attendait d'elles malgré des moyens plus conséquents. Parler des sélections des jeunes revient souvent à montrer beaucoup de frustration et de lamentation, vu que l'histoire des sélections des jeunes Tunisiens, sur une durée moyenne de 40 ans, n'est pas très fameuse. A part quelques éclairs, notamment la sélection junior 1985 de M'rad Mahjoub (qui enfantait de bons joueurs comme Rouissi, El Ouaer, Touati, Smirani ou Abid mais qui a paradoxalement perdu ses trois matches en Coupe du monde en Russie), les cadets de Jameleddine Bouâbssa (Mondial 1993 au Japon), les cadets de Maher Kanzari (Mondial sud-coréen en 2007 et la génération M'sakni-Ifa-Ayari...), les U17 de Abdelhay Ben Soltane qui ont atteint les huitièmes de finale au Mondial des EAU en 2013, on n'a pas eu franchement de fortes traditions dans ce domaine. Et même si on admet que la sélection olympique (qui en fait demeure le prolongement et l'antichambre de la sélection A) peut être considérée au même titre que les juniors, cadets et minimes, la moyenne reste encore faible. Paradoxalement, les résultats des sélections des jeunes des années 60, 70 et 80 n'étaient pas brillants, les moyens étaient précaires, mais en même temps et dans ce clivage d'amateurisme passionné, on a produit de futurs bons et même grands joueurs. La formation était meilleure, le talent était beaucoup plus certain, les entraîneurs-formateurs, véritables encadreurs, faisaient bien leur travail. Aujourd'hui et même 20 ans en arrière, les moyens se sont améliorés oui, l'infrastructure oui, mais finalement, et à part les résultats des sélections de Kanzari et de Ben Soltane, on ne se souvient pas d'autres exploits. Mieux, le résultat, aussi déterminant qu'il soit, n'a pas de grande importance par rapport au nombre de joueurs qui ont continué au niveau des seniors. Prenons l'exemple de la sélection des cadets de Maher Kanzari qui a joué le Mondial 2007. Si on exclut Youssef M'sakni, tous les autres n'ont pas brillé en sélection, alors que d'autres ont tout simplement disparu de la circulation pour devenir des joueurs de clubs divisionnaires. Où sont passés les Ifa, Dekhili, Arbi, Makhzouni, Akremi, Ayari qui, tous, n'ont pu rejoindre et se stabiliser en sélection A ? Le problème n'est pas les résultats, mais c'est la qualité des joueurs de ces sélections. Supposés être joueurs d'élite, ils n'arrivent pas à perdurer sur le haut niveau. En grande partie, la qualité de la formation qu'ils ont eue dans les clubs et en sélection est moyenne et ne leur permet pas de rester longtemps dans un palier d'excellence. Casting des sélectionneurs : affinités? Qui fait le suivi et le contrôle du travail des sélections et des sélectionneurs des jeunes ? Ça doit être la DTN qui, malheureusement, ne le fait pas dans les règles de l'art. L'actuel DTN et celui d'avant et ceux du passé désignent-ils les sélectionneurs des jeunes selon leur compétence uniquement? Absolument pas. D'autres variables entrent en jeu, tels que la pression du bureau fédéral, les affinités personnelles (facteur principal hélas) et la loyauté (souvent un DTN s'entend avec des techniciens qu'il connaît et qui lui doivent quelque chose). Prenons l'exemple des sélections des jeunes actuellement. A part le nom de Mahmoud Bacha, un grand monsieur qui a une longue expérience, les autres pèsent-ils lourd ? Suffit-il d'entraîner des clubs de la nationale A pour prendre une sélection au poids crucial ? Suffit-il d'être ex-international et de faire le consultant TV ou radio pour être adjoint (poste pas négligeable du tout)? Soyons clairs. Tant que le casting en staff des équipes nationales des jeunes ne ramène pas les meilleurs dans chaque domaine, tant que les horaires des études n'ont pas changé et que le lycée sportif fonctionne de la sorte, nous serons loin des standards et des objectifs de qualités prévus. Encore une fois, les résultats importent peu devant la qualité de la production des joueurs. Les minimes, les cadets, et ce système de compétition incongru, sans oublier l'infrastructure encore défaillante dans les clubs (le centre de Borj Cédria ne suffit pas !), font que les maux et les lamentations au niveau des jeunes ne se guérissent pas.