Le mauvais souvenir de la sélection 2007 est toujours présent dans les esprits Nous sommes en train de refaire pratiquement les mêmes erreurs de 2007, des temps où la sélection cadets, entraînée par Maher Kanzari, a réussi un honorable Mondial en Corée du Sud. Honorée, adulée et portée dans le cœur de tous les Tunisiens, cette équipe aussi généreuse qu'elle l'était sur le terrain, a fini par disparaître petit à petit. Non seulement l'équipe en tant que telle, mais principalement les joueurs découverts à l'époque. Pour ceux qui fêtent encore la sélection 2013 de Ben Soltane, ils ont en mémoire l'itinéraire raté de la plupart des joueurs de Maher Kanzari. Héros à l'époque, chacun d'eux a pris un chemin différent, mais avec plus ou moins la même issue. Pas de débouchés. Pis encore : la plupart des joueurs ex-cadets ont raté leur carrière pour devenir, à 21 ou 22 ans, réservistes ou titulaires dans des clubs de seconde zone. Six ans plus tard, jetez un coup d'œil sur ce que deviennent les ex-cadets. Où sont passés les M'sakni, Sassi, Ifa, Hadhria, Ayari (il s'en sort à Angers après des années d'anonymat à l'EST), Akremi, Dekhili, Makhzoumi, Sadek...? On ne reviendra pas sur les détails, mais une chose est sûre : à 23 ans aujourd'hui, ils finissent par devenir des joueurs ordinaires. Aucun d'eux n'est titulaire en sélection ou dans un grand club européen. La raison ou plutôt les raisons? Elles sont diverses. Elles remontent au passé, elles sont liées également au tempérament du joueur tunisien et à son entourage malsain. Et comme on dit, le passé éclaire le présent. C'est à partir des erreurs et des défaillances du passé qu'on peut corriger. La sélection 2013? Elle a une énorme qualité qu'on n'a pas retrouvée en 2007 : l'application et la capacité à jouer vite et correct. Cela est expliqué par un fait : il y a beaucoup de technique chez la plupart des joueurs. Que faut-il alors ? Garder les pieds sur terre A 17 ans, un joueur doué et même discipliné peut perdre la tête après un Mondial pareil. Médias, parents et surtout agents et chasseurs de primes, sans oublier les mercenaires qui cherchent à gagner à n'importe quel prix, mettent une énorme pression sur un garçon de 17 ans. Et chacun y va de sa manière. Au bout du compte, le joueur ne fait pas le bon choix et rate déjà sa carrière. Hygiène de vie Vous savez pourquoi la plupart des cadets 2007 ont fini par s'éclipser à 21, 22 et 23 ans? C'est en grande partie à cause de leur mauvaise hygiène de vie. Mauvaises fréquentations, alcool, veillées prolongées, extravagance, ces jeunes de 17 ans perdent petit à petit leur énergie et leur tête. Et malheureusement pour eux, l'argent qu'ils commencent à gagner se retourne contre eux. Seniors ou pas ? On se souvient que M'sakni, Hadhria, Ayari ont été promus en seniors la saison d'après. Un peu trop tôt? Pour certains, un grand joueur peut commencer sa carrière «senior» dès 17 ans. Dans notre cas de figure, on a quelques-uns qui sont déjà passés en équipe première. Abboud, Samti, Naghmouchi ont tous les trois joué à l'EST, mais vont-ils encore être appuyés par les dirigeants et le staff technique? Partir à l'étranger On sait très bien que le footballeur tunisien est fragile mentalement. Il n'aime pas la pression et l'énorme charge de travail. Et quand il reste en Tunisie, il a le choix entre un statut de remplaçant dans son club ou une petite carrière dans un club mal classé. N'est-il pas préférable de partir en Europe où l'entourage et la qualité du travail sont meilleurs? Ceux qui veulent réussir doivent penser à jouer dans de grands clubs et face à une impitoyable concurrence.